Daguestan ou Daghestan

République de la Fédération de Russie, bordant la Caspienne et s'étendant sur l'est du Caucase et son avant-pays septentrional.

  • Superficie : 50 300 km2
  • Population : 2 977 419 hab. (recensement de 2010)
  • Capitale : Makhatchkala

GÉOGRAPHIE

La partie méridionale du Daguestan s'étend sur le Caucase oriental à un endroit où, des plateaux précédant la haute chaîne, la montagne atteint sa plus grande largeur. Au nord, la plaine, au climat semi-aride, qu'irriguent les fleuves descendus du Caucase (Terek, Kouma), appartient à la dépression aralo-caspienne. Dans la montagne caucasienne, refuge historique des petits « peuples du Daguestan », l'habitat traditionnel (aoul) se localise dans les vallées, dont les terrasses sont mises en culture, tandis que les troupeaux de moutons pratiquent la transhumance inverse. Sur le piémont, le peuplement, organisé en gros villages de colonisation, se densifie dans les périmètres d'irrigation (céréales, vergers, vignes, légumes). Faiblement industrialisé, le Daguestan compte peu de villes, les principales se situant sur le littoral de la Caspienne (Makhatchkala, Derbent) ou au contact du piémont et de la montagne (Khassaviourt). La population, islamisée, compte une trentaine de peuples, presque tous d'origine ou de langue caucasienne. Le niveau général de développement reste faible.

HISTOIRE

Pays de hautes montagnes, séparant le monde des grands empires sédentaires, au sud, de celui des nomades des steppes, au nord, le Daguestan a pu pendant des siècles préserver son indépendance et garder son originalité. Le christianisme et le judaïsme y pénétrèrent au ive s. L'islam fut apporté par les Arabes au viie s. L'islamisation du pays fut cependant très lente (à l'époque de Timur Lang [début du xve s.], des îlots chrétiens et animistes y subsistaient encore). En 1813, au traité de Gulistan, l'Iran renonça à ses prétentions sur le Daguestan. Mais la conquête du haut Daguestan demanda aux Russes 30 années d'efforts (1828-1859) avant de briser la résistance des montagnards de Chamil. Le pouvoir soviétique y fut établi en novembre 1920.

BEAUX-ARTS

Sous l'impulsion de Turcs musulmans, une remarquable école de sculpture figurative sur pierre s'exprima du xie au xive s. Son centre semble avoir été la petite ville de Koubatchi. Les œuvres, apparentées à celles des Seldjoukides, suivent mal les canons de l'islam et, par leur souci du relief et du modèle, peuvent être comparées à celles de Géorgie et d'Arménie.