réserve naturelle de la Scandola
Créée en 1976, cette réserve, dont le site est classé par l'Unesco, a été la première de France à double vocation, terrestre et marine, et à triple fonction : conservatoire, exploration, laboratoire.
Considérée comme le fleuron du Parc naturel régional de Corse, Scandola compte quelque 920 ha sur terre et un millier sur mer.
Le relief
La grande diversité géologique des roches, l'originalité de leur disposition, leur résistance variable à l'érosion donnent un aspect très particulier au relief de la région : grandes falaises avec orgues dyolitiques, coulées boueuses solidifiées, filons de rhyolite, fissures profondes et tafoni (cavités aux origines encore mal connues qui creusent et, par endroits, perforent la falaise). L'absence de rivières de taille significative confère à la côte un aspect sauvage.
La flore
La flore, particulièrement riche pour un territoire localisé à proximité de la mer et qui culmine à 560 m au Capo Purcile, comporte notamment l'armerie de Soleirol Armeria soleirol.
Le maquis recouvre la majeure partie de la réserve : dans sa partie élevée, règnent en maîtres l'arbousier et la bruyère arborescente qui atteint 3 à 4 m de haut.
La flore maritime se caractérise par la présence d'herbiers de posidonies.
La faune
maritime
Les fonds marins sont d'une très grande richesse. Coraux, langoustes, gorgones, coquillages et poissons (thons, espadons, marsouins, mérous, murènes, liches, dentis, etc.) prolifèrent. Mais, toutes les espèces n'ont pas été encore inventoriées.
insulaire
La faune insulaire est extrêmement variée. Elle compte toutes les espèces du maquis : renards, belettes boccamelles au ventre coloré et à la queue très longue, rats noirs et rats surmulots. On y trouve également des représentants du molosse, la chauve-souris la plus grande d'Europe, signalée dans la baie d'Elbo. L'étude de la faune ornithologique a permis de dénombrer plus de cinquante espèces différentes (cormorans huppés, balbuzards pêcheurs, martinets pâles, goélands argentés, merles, noirs et bleus, grives mauvis et musiciennes, fauvettes à tête noire, grisettes, pitchous, mésanges noires, bleues, charbonnières, troglodytes mignons, rouges-gorges, roitelets triple bandeau au sourcil blanc souligné de noir, etc.). Parmi les reptiles recensés, il faut citer la couleuvre vert et jaune ainsi que la couleuvre à collier.
La réserve de Scandola a été le refuge des derniers phoques moines de Corse.
Un milieu d'observation scientifique
Compte tenu de la richesse de sa faune et de sa flore, la presqu'île de Scandola a attiré l'attention des scientifiques. Le comité scientifique de la réserve a tout particulièrement étudié la composition et l'origine des formations quaternaires, éboulis, dépôts de plages et sédiments de tafoni. C'est en milieu marin que les recherches ont été les plus fructueuses, la réserve n'étant pas polluée. Elle apparaît représentative d'un état d'équilibre naturel. Ce laboratoire grandeur nature permet de dresser l'inventaire des formes vivantes, d'étudier les écosystèmes existants et leur dynamique.
L'inventaire ichtyologique des eaux corses, c'est-à-dire le recensement des poissons, dressé par l'un des agents du Parc régional, a permis de répertorier 243 espèces qui, pour la plupart, existent dans la réserve. L'intérêt de ces observations déborde donc largement le cadre géographique de Scandola pour s'étendre à la Corse entière et à tous les pays de la Méditerranée nord-occidentale.