Ossétie du Nord-Alanie

République de la Fédération de Russie, limitrophe de l'Ossétie du Sud, habitée en majorité par des Ossètes.

  • Superficie : 8 000 km2
  • Population : 712 877 hab. (recensement de 2010)
  • Capitale : Vladikavkaz

GÉOGRAPHIE

La république est nichée dans le bassin du haut Terek, au cœur de la chaîne du Grand Caucase, avec des sommets à plus de 4 000 m et des vallées profondes. Le relief détermine climat, végétation et activités agricoles (céréales, pommes de terre, vergers sur les riches terres irriguées des piémonts, élevage ovin et bovin sur les pâturages des hauteurs). L'industrie (énergie hydraulique, métallurgie, matériaux de construction, chimie, agro-alimentaire, électronique) est concentrée à Vladikavkaz, hormis l'exploitation des mines (plomb, zinc) et des forêts. La capitale est au carrefour des principales voies terrestres et ferroviaires reliant la Russie et le Caucase du Sud, la Caspienne et la mer Noire, ce qui lui confère une position stratégique accentuée par la présence d'une importante base militaire. Une université d'État y a été créée en 1969.

HISTOIRE

Après l'échec de la formation d'une entité indépendante et réunifiée à la fin de l'empire tsariste, l'Ossétie du Nord est intégrée, en 1921, à l'éphémère République soviétique des montagnes du Nord-Caucase, puis organisée en Région autonome (juillet 1924), et enfin en République autonome (décembre 1936) au sein de la R.S.F.S. de Russie. Lors de la déportation des Ingouches en Asie centrale par Staline (1944), une partie du territoire de ce « peuple puni », le fertile district de Prigorodnyi, sur la rive droite du Terek, est rattaché à l'Ossétie du Nord et n'est pas restitué à la république tchétchéno-ingouche reconstituée en 1957, lors de la réhabilitation des « peuples punis ». D'où des tensions ravivées à la suite de la loi de réhabilitation territoriale de 1991 et, bientôt, des affrontements, après la fin de l'U.R.S.S., dans le contexte de la résurgence des aspirations indépendantistes des divers peuples, de l'afflux de réfugiés ossètes du Sud provoqué par le conflit avec les Géorgiens, d'une part, et de réfugiés ingouches fuyant la guerre en Tchétchénie, d'autre part. À proximité immédiate de la zone de guerre, l'Ossétie du Nord n'est pas épargnée par les troubles, comme en témoignent la tragique prise d'otages dans une école de Beslan, le jour de la rentrée (1er septembre 2004) par des séparatistes tchétchènes et ingouches et l'intervention policière qui s'ensuit (bilan officiel : 344 morts dont 186 enfants et 700 blessés). D'autres attentats ont frappé depuis le pays et sa capitale. Le maire, Vitali Karaev est abattu en 2008. Malgré les efforts entrepris pour résoudre le problème des réfugiés, le conflit avec l'Ingouchie n'est pas résolu.

Tentée par l'indépendance, l'Ossétie du Nord est restée finalement au sein de la Fédération de Russie dont elle a signé le traité de création le 31 mars 1992. Le terme d'Alanie est rajouté à son nom en 1994. L'article 16 de sa Constitution (1994), prône l'établissement de liens avec l'Ossétie du Sud sur la base de l'unité ethnique, nationale et territoriale historique, ainsi que sur celle de l'intégration socio-économique et culturelle.

La Constitution met en place un Parlement unicaméral et un régime présidentiel (présidents successifs : Ahsarbek Galazov (1994-1998), Aleksandr Dzasokhov (1999-2005), Taïmouraz Mamsourov (depuis le 31 mai 2005). Un amendement constitutionnel (mai 2005) remplace le titre de « président » par celui de « chef de la République », ce qui va dans le sens du renforcement du pouvoir central de Moscou.

  • 2004 Prise d'otages sanglante (plus de 330 victimes) dans une école à Beslan en Ossétie du Nord (septembre).