Élam

Hache votive élamite
Hache votive élamite

Pays ancien occupant le sud-ouest de l'Iran.

HISTOIRE

1. Des relations précoces avec la Mésopotamie, fructueuses ou conflictuelles

Le peuple élamite se manifesta pour la première fois avec la diffusion de l'art et de la culture de Suse au IVe millénaire. De la Susiane aux montagnes du Fars actuel, où l'on a retrouvé l'autre grande cité élamite, Anshan, il occupait une aire d'au moins 350 000 km2 avec deux aspects géographiques bien contrastés, la dépression de Suse, avec ses cultures irriguées, et la montagne iranienne, vouée à l'élevage et à l'exploitation des forêts et des mines. Mais c'est le commerce de l'Iran à destination de la Mésopotamie qui constitue la principale richesse de l'Élam tout entier, en particulier aux IVe et IIIe millénaires.

Depuis ses origines, le peuple élamite reçoit l'influence de la basse Mésopotamie sans perdre son originalité culturelle (langue, religion, écriture locale). D'autre part, les deux pays s'opposent en conflits incessants : de ce fait, l'Élam, divisé en royaumes locaux, connaît tantôt des succès guerriers sous la direction d'une dynastie reconnue par tous les Élamites, tantôt une domination mésopotamienne sur la Susiane, facilitée par l'anarchie en Élam.

2. L'Élam vassal d'Akkad et d'Our (xxve-xiv e siècles)

La première dynastie connue comme ayant dominé tout l'Élam est celle d'Awan (vers 2425-2150) : vaincue par les premiers rois d'Akkad, elle prend sa revanche avec Koutik-In-Shoushinak (jusque vers 2150). La dynastie suivante (xxiie-xxe siècles), originaire de Simashki, a peu de prestige, même lorsqu'elle a détruit (2004 avant J.-C.) l'empire d'Our, dont elle avait dépendu.

L'Élam connaît bien des incursions mésopotamiennes sous la lignée des soukkalmahou (« ministres » du dieu), qui se contentent généralement de ce titre modeste (xixe-xve siècles). L'effondrement des civilisations urbaines en Iran et dans l'Inde, vers le début du IIe millénaire, explique en partie ce déclin.

3. L'apogée de l'Élam (xiiie-xiie siècles)

Au contraire, les xiiie et xiie siècles constituent l'apogée de l'Élam : ses rois multiplient les razzias en Mésopotamie, les constructions et les inscriptions dans leur pays. Ountash-Napirisha (vers 1265-1245 avant J.-C.) édifie une ville nouvelle (aujourd'hui Tchoga Zanbil) avec une ziggourat. Shoutrouk-Nahhounte Ier porte un coup fatal aux Kassites de Babylone (1159 avant J.-C.), et Shilhak-In-Soushinak refoule les Assyriens dans la vallée du Tigre.

4. Vaincu par Nabuchodonosor Ier puis Assourbanipal

Cette puissance s'effondre avec la défaite infligée par le Babylonien Nabuchodonosor Ier à Houteloutoush-In-Shoushinak (vers 1115-1110 avant J.-C.). Les migrations qui traversent alors l'Iran sont sans doute à l'origine de l'effacement que l'Élam subit durant quatre siècles.

Puis, tandis que des Perses s'installent dans le pays d'Anshan, leur souverain, le roi d'Élam, tente, à partir de 721 avant J.-C., de défendre la Babylonie contre l'Assyrie. Quand l'Élam se divise (675 avant J.-C.), la cour assyrienne croit pouvoir dominer les roitelets élamites qu'elle intronise. Finalement, pour arrêter les intrigues de ces derniers en Babylonie, Assourbanipal détruit Suse (646 avant J.-C.) et annexe une partie de l'Élam.

5. Vers l'intégration dans l'empire perse

Désormais privés d'État national (→  Élymaïde), les Élamites initient à la civilisation de l'Asie occidentale les rois perses qui les dominent. C'est alors que commence la lente disparition de la culture élamite, mais la langue de l'Élam, appelée également le khouzi, sera encore parlée au xie siècleaprès J.-C.

Pour en savoir plus, voir l'article Mésopotamie.

BEAUX-ARTS

À la haute époque, l'art élamite a produit une très belle céramique. La sculpture fait un large emploi du métal (or, argent, cuivre, bronze surtout). De l'époque de son apogée (vers 1250 avant J.-C.), citons la statue de la reine Napir-asou (Louvre), en bronze, ou les bas-reliefs, en bronze également, du roi Shilhak-In-Shoushinak. Les fouilles françaises en Iran ont remis au jour, à Tchoga Zanbil, près de Suse, une ziggourat extraordinairement conservée.