Ardea

Ville d'Italie, à environ 30 km au sud de Rome, sur la côte de la mer Tyrrhénienne.

  • Population : 41 350 hab. (recensement de 2011)

Histoire

Elle était, dans la légende de l'antiquité romaine, la capitale du peuple des Rutules dont Turnus était le roi. Énée, après avoir vaincu les Rutules et tué leur roi, incendia Ardea. D'après Ovide (Métamorphoses, XIV, 566-580), un héron naquit des cendres de la ville « Enfin, Vénus voit triompher les armes de son fils ; Turnus tombe, et la ville d'Ardée, puissante sous Turnus, tombe avec lui. Lorsqu'un feu barbare l'a dévorée, et que ses toits sont ensevelis sous des cendres brûlantes, de ses débris s'élève un oiseau qu'on vit alors pour la première fois. Son aile éployée frappe et fait voler la cendre des murailles ; son cri lugubre, sa maigreur, sa couleur pâle, tout offre en lui l'emblème d'une ville détruite. Il conserve le nom d'Ardée, et, volant autour de ses ruines, il déplore son destin. »

Le nom scientifique du héron (genre Ardea) conserve jusqu'à nos jours le souvenir de cette légende. Ardea devint colonie latine en 442 av. J.-C.

En 390, après la déroute des armées romaines devant les Gaulois (bataille de l'Allia) et la prise de Rome, c'est d'Ardée, où il était exilé, que Camille (Marcus Furius Camillus) organisa la résistance en convainquant ses habitants de le laisser les conduire contre les envahisseurs barbares (Tite-Live, V, 44).

Plusieurs fois dévastée au cours de sa longue histoire, la ville conserve seulement de son antique splendeur l'Acropole, avec les ruines d'un temple de Junon, et une nécropole où les fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour d'importants vestiges. De l'époque médiévale, elle conserve un palais, l'église paroissiale (v. 1200) et l'église S. Marina (xiie s.)