indifférent

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du latin indifferens, traduction du grec adiaphoron.

Philosophie Antique

Ce qui n'est ni bien ni mal.

Les stoïciens distinguent trois sens d'« indifférent »(1) : (1) ce qui ne provoque ni impulsion (impetus) ni répulsion, comme le nombre des étoiles ; (2) ce qui n'entraîne pas de préférence, comme deux pièces de monnaie identiques : nous voulons prendre l'une des deux, mais n'importe laquelle ; (3) ce dont il est possible de faire un bon ou mauvais usage, comme la santé et la richesse, et qui n'est donc ni bien ni mal. C'est dans ce troisième sens qu'ils disent que seule la vertu est un bien (on ne peut pas en faire mauvais usage) ; seul le mal est un vice, et tout le reste indifférent. Néanmoins, certains indifférents sont préférables. Est préférable ce qui a une valeur, comme la santé, parce qu'elle est favorable à la conservation de l'individu et, en ce sens, conforme à la nature. Est rejetable ce qui a une valeur négative, comme la maladie. Ce qui n'est ni préférable ni rejetable – par exemple, tendre ou plier le doigt – est ce qui est complètement indifférent(2).

Certains sceptiques disent que tout est indifférent, c'est-à-dire ni connaissable ni préférable(3).

C'est le deuxième sens stoïcien qui sera retenu à l'époque classique dans la thématique de la « liberté d'indifférence ».

Jean-Baptiste Gourinat

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Sextus Empiricus, Adversus Mathematicos, XI, 59-62.
  • 2 ↑ A.A. Long & D.N. Sedley, les Philosophes hellénistiques, Paris, 2001, ch. 58 (t. II, p. 416-426).
  • 3 ↑ Eusèbe, Préparation évangélique, XIV, 18, 3.

→ impetus