conservation (principe de)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».

Physique

Dans un système physique isolé, de nombreuses grandeurs physiques restent globalement constantes (lorsque celui-ci subit certaines transformations), c'est-à-dire qu'elles obéissent à un principe physique de conservation. Dans de nombreux cas, la conservation d'une grandeur physique s'exprime par l'invariance d'un être mathématique rattaché à cette grandeur.

Le point de départ de l'idée de conservation en physique appartient de plein droit à la philosophie cartésienne. Dans le chapitre VII du Monde ou Traité de la lumière, rédigé par Descartes entre 1629 et 1633, ce dernier introduit trois règles suivant lesquelles Dieu, qui « est immuable et agit toujours de même façon », « fait agir la Nature de ce nouveau monde et qui suffiront, comme je crois, pour vous faire connaître toutes les autres ». Ainsi, l'immutabilité divine, la permanence de son action, sert de fondement, étant entendu que l'action par laquelle Dieu a créé le monde est la même que celle par laquelle il le conserve, à ce que l'on est en droit d'appeler, en termes modernes, des lois ou des principes généraux de conservation. Ce faisant, les « règles » expriment, à l'intérieur de ces principes généraux de conservation, les transformations pouvant intervenir dans les mouvements des différentes parties de la matière.

Ces règles reprises et transformées par Huygens, Newton et Leibniz conduiront à la formulation, dans un système isolé, au principe de la conservation de la quantité de mouvement au cours du temps. Si (V, Vitesse, M, Masse) représente la quantité de mouvement, alors la somme vectorielle des quantités de mouvement de chacun des éléments du système considéré est constante au cours du temps :

Le principe de conservation de l'énergie mécanique d'un système s'exprime par la somme des énergies cinétique Ec et potentielle Ep. L'énergie Ec résulte du mouvement des éléments, et Ep, des positions relatives des éléments.

Le principe de conservation de l'énergie constitue, aujourd'hui, un élément central dans la construction des nouvelles théories, en ce sens que l'on préfère toujours, semble-t-il, introduire de nouvelles entités ou de nouveaux paramètres plutôt que d'envisager une possible violation dudit principe.

Michel Blay