châtiment

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du latin castigare pour « corriger, réprimander sévèrement », dérivé de castus pour « chaste », au sens de « conforme aux règles ».

Morale, Philosophie de la Religion

Punition d'un crime selon la justice, humaine ou divine.

« Écriture, essentiellement arabe ou latine dans son usage occidental, représentant le nombre. Par extension, on identifie le chiffre, dans le langage courant, au nombre lui-même, puis à une écriture symbolique dont le message n'est plus transparent, proche de la notion de code et de secret. »

Dans le cadre d'une éducation ou d'une instruction, le châtiment est synonyme de blâme, sens qu'on retrouve dans la locution verbale « Qui aime bien châtie bien » ; davantage que la punition, il marque la gravité de la faute commise.

Le mot a acquis une connotation religieuse judéo-chrétienne, dans le sens de « sanction méritée par le pécheur », qui spécifie le premier usage : Dieu châtie non pas seulement pour blâmer, mais en vue d'une conversion. Le châtiment est la conséquence du péché et l'exigence de la justice ; il est synonyme de réparation ; d'où le châtiment infligé à soi-même, à la place de Dieu, signifiant plus précisément « flagellation », « mortification ». Le châtiment renvoie donc à l'idée d'une justice divine transcendante, qui punit pour condamner le mal (Sodome et Gomorrhe) et pour obtenir la conversion des hommes endurcis dans le péché. Il est une manifestation, une révélation de cette justice, qu'on retrouve dans l'usage symbolique et poétique du terme (Dostoïevski, Crime et Châtiment).

Bérangère Hurand

→ justice, péché