bivalence (principe de)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».

Linguistique, Logique, Métaphysique

Principe selon lequel tout énoncé doué de sens est ou bien vrai, ou bien faux.

Accepter un tel principe revient à donner son assentiment, pour toute proposition P, à la disjonction « P est vraie ou non P est vraie », c'est-à-dire à soutenir que toute assertion est ou vraie, ou fausse, de façon déterminée, et donc qu'il n'existe que deux valeurs de vérité qu'une proposition puisse prendre. Il fut discuté très tôt dans l'histoire de la logique, puisque Aristote s'interroge dans le traité De l'interprétation sur son application aux énoncés portant sur le futur.

Le principe de bivalence est au centre de l'interprétation du réalisme proposée par M. Dummett, qui le caractérise comme « la croyance selon laquelle une certaine classe de phrases problématiques possède une valeur de vérité objective, indépendamment de nos moyens de la connaître »(1). Selon Dummett, le réaliste pousse jusqu'à ses conséquences radicales le principe de bivalence : un énoncé doit posséder une valeur de vérité même si nous ne possédons en principe aucun moyen de la connaître.

Pascal Ludwig

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Dummett, M., « Realism », 1963, repr. in Truth and Other Enigmas, Duckworth, Londres, 1978.
  • Voir aussi : Engel, P., Davidson et la philosophie du langage, PUF, Paris, 1994.

→ logique, réalisme