attraction

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Terme introduit au xviie s. ; du latin attractio.

Physique

Phénomène physique dans lequel deux ou plusieurs corps abandonnés à eux-mêmes, sans impulsion initiale, se rapprochent l'un de l'autre. On parlera ainsi d'attraction électrostatique, d'attraction électromagnétique ou bien encore d'attraction gravitationnelle.

Le concept d'attraction a acquis un statut en physique mathématique avec la publication par Newton, en 1687, à Londres, des Philosophiae Naturalis Principia Mathematica. Le cas traité par Newton est celui de l'attraction gravitationnelle ou de la gravitation universelle. À l'occasion de l'étude du mouvement de la Lune(1), Newton montre – en comparant la distance que parcourrait la Lune en une seconde si elle était privée de tout autre mouvement que celui dirigé vers la Terre, avec la hauteur, estimée avec soin, que parcourt un corps grave en tombant, dans le même temps, sur la Terre vers le sol – que la force qui retient la Lune sur son orbite n'est rien d'autre que la force de la gravité, la force par l'action de laquelle les corps tombent. De ce résultat, et en s'appuyant sur diverses mesures astronomiques relatives au mouvement des planètes, Newton identifie définitivement la gravité et les forces qui font mouvoir les planètes dans le ciel. Se trouve ainsi construite la loi universelle d'attraction gravitationnelle. L'approche newtonienne sera reprise à la fin du xviiie s. par Coulomb, dans le cas de l'attraction des forces électrostatiques. D'une façon générale, le cadre explicatif newtonien va constituer la base de l'interprétation de l'ensemble des phénomènes physique et chimique pendant tout le xviiie s. Ainsi, l'attraction gouverne tout aussi bien les phénomènes chimiques, en donnant une structure conceptuelle précise à l'ancienne notion d'affinité, que les phénomènes optiques, les rayons se trouvant attirés et détournés en passant à proximité d'objets massifs (inflexion / diffraction, interférence, etc.).

Laplace donnera dans son Exposition du système du monde, publié à Paris en 1796, la forme la plus aboutie de l'approche newtonienne.

Michel Blay

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Newton, I., Philosophiae Naturalis Principia Mathematica, livre III, proposition 4.