Uncas

Chef de guerre de la tribu amérindienne des Mohegans (vers 1606-vers 1683).

Uncas (de l'algonquin wonkas qui signifie « renard ») naquit au sein de la tribu des Pequots. En 1626, il épousa la fille de Sassacus, un célèbre chef de sa tribu. À la mort du grand sachem pequot Wopigwooit, six ans plus tard, Uncas réclama en vain son titre, qui échut à un autre chef, Sassacus. Après plusieurs tentatives infructueuses de rébellion, Uncas fut contraint de s'exiler avec une poignée de ses partisans, et s'établit près de l'actuelle ville de Hartford dans le Connecticut.

En 1637, il se joignit aux Mohegans, tribu qui vivait sous le joug des Pequots, et combattit aux côtés des Narragansetts et des Britanniques lors de la « guerre des Pequots ». Après la mort de Sassacus, tué par les Mohegans, les Anglais donnèrent à Uncas le titre de sachem des Mohegans en récompense de sa « loyauté et de son dévouement ». Les Mohegans remplacèrent rapidement les Pequots anéantis et devinrent ainsi une tribu à part entière.

En 1643, après l'avoir vaincu, Uncas exécuta Miantonomo, le sachem des Narragansetts, sur l'ordre des Anglais. Ses abus de pouvoir et sa collusion avec les colons, poussèrent à plusieurs reprises ses compatriotes à tenter de l'assassiner. Il se rangea une nouvelle fois au côté des Britanniques lors de la « guerre du Roi Philippe » en 1675. À l'issue de ce conflit, les Mohegans apparurent comme la seule tribu importante du sud de la Nouvelle-Angleterre. Jusqu'à sa mort vers 1683, Uncas apporta ainsi son aide aux Anglais dans toutes leurs guerres indiennes.

Il vit les terres indiennes passer aux mains des colons, et il participa même à certains de ces transferts. Sa déloyauté envers sa propre nation et l'incapacité des Indiens à s'unir contre l'ennemi commun reflètent l'histoire des rivalités intertribales, des ambitions personnelles et des compromissions auxquelles durent se prêter les Amérindiens pour tenter de survivre.