Oe Kenzaburo

Écrivain japonais (Ose, île de Shikoku, 1935-2023).

Sa personnalité fut profondément marquée par une éducation nationaliste, suivie après la guerre par des études dans les nouvelles écoles démocratiques. Dès le lycée, à Matuyama, il travailla à la rédaction de la revue du cercle littéraire de son école, en y publiant des poèmes et des critiques. En 1954, il entra à la faculté de littérature de l'université de Tokyo, et écrivit pour les étudiants une pièce de théâtre Soro no nageki (les Malheurs du ciel). En 1955, il commença à s'intéresser à l'œuvre de Pascal et à celle de Camus. En 1956, il se spécialisa dans la littérature française avec Watanabe Kazuo comme professeur, tout en continuant à écrire des pièces de théâtre pour les étudiants de Todai. C'est à cette époque qu'il entreprit la lecture de l'œuvre de Sartre, à laquelle il consacrera une thèse (À propos de l'image dans les romans de Sartre, 1959). En mai 1957, Kimyona shigoto (Un travail étrange), nouvelle adaptée de ses pièces de théâtre, bénéficia d'une critique élogieuse de Hirano Ken dans le journal Mainichi et marqua ses véritables débuts littéraires. Après Shisha non ogori (l'Orgueil des morts, 1957) et Shiiku (Gibier d'élevage, 1958) qui obtint le prix Akutagawa, il continua à publier de courts récits prenant leurs sujets dans les problèmes du monde contemporain : Warera no jidai (Notre époque, 1959) ; Sebuntei (Dix-Sept ans, 1961), sur l'assassinat du leader socialiste Assanuma Inejiro par un jeune étudiant d'extrême droite ; Okuretekita seinen (le Jeune Homme arrivé en retard, 1962) ; Seiteki ningen (l'Homme sensuel, 1963) ; Kojintekina taiken (Une expérience personnelle, 1964) ; Mannen gannen no futtoboru (le Jeu du siècle,1967). Ses essais (l'Homme d'après la bombe atomique, 1971 ; Moi, d'un Japon ambigu, 2001), ses derniers romans (Le déluge parvient jusqu'à mon âme, 1973 ; le Jeu contemporain, 1979) et nouvelles (les Femmes qui écoutent l'arbre à pluie, 1982 ; Comment tuer un arbre, 1984) témoignent de sa sensibilité aux angoisses de son époque. (Prix Nobel de littérature 1994.)