Cynthia Moss

Naturaliste américaine (New York 1940).

Après des études de littérature, elle travaille quatre ans comme journaliste pour le magazine Newsweek. En 1968, peu satisfaite de son métier, elle décide de partir en Afrique, au Kenya. Sa rencontre à Nairobi avec un grand spécialiste des éléphants, Iain Douglas-Hamilton, est décisive et marque le début de sa passion pour ces animaux. Elle décide sans hésiter de le suivre en Tanzanie pour travailler sur son projet en faveur de l'éléphant, au parc national Lake Manyara. Elle y apprend très vite les méthodes pour reconnaître chaque individu dans un troupeau : l'identification se fait en fonction de certaines caractéristiques physiques telles que les défenses, les trompes ou d'autres signes particuliers comme les cicatrices ou les blessures. Mais ce sont surtout les oreilles qui constituent le point de repère le plus important pour les distinguer les uns des autres. Avec l'aide de photos, les éléphants sont répertoriés selon les trous, les déchirures, les entailles et les veines dans les oreilles.

Passionnée par l'étude de ces animaux, Cynthia Moss lance en 1972 son propre programme de recherche dans le parc national d'Amboseli, au pied du Kilimandjaro, au Kenya. Financé initialement par l'African Wildlife Foundation, ce programme (Amboseli Elephant Research Project) devient indépendant en 2000.

Cynthia Moss entreprend d'abord de sélectionner le meilleur site pour pouvoir observer les pachydermes : elle choisit un marais, lieu d'observation privilégié, les éléphants venant y boire chaque jour. Elle peut alors installer son campement composé de tentes, d'une part pour lui permettre d'être plus mobile, d'autre part pour éviter de construire en dur dans un parc national. Il ne lui reste qu'à repérer une famille. Sa première tâche sera d'en compter les membres : « On n'imagine pas combien il est difficile de compter les éléphants. Ce sont de grands animaux et on croit souvent qu'il est impossible d'en manquer un. En réalité, c'est justement parce qu'ils sont si grands qu'il est très fréquent d'en oublier un, caché derrière les autres. » Après s'y être reprise à plusieurs fois, Cynthia Moss détermine le nombre d'animaux, treize, uniquement des femelles et leurs petits, les mâles adultes menant généralement une existence solitaire, excepté en période de reproduction. Commence alors un travail minutieux. Tous les jours, Cynthia Moss suit sa famille d'éléphants, notant leurs comportements quotidiens, leurs déplacements, leurs migrations. Elle observe les naissances et les décès, le nourrissage, le repos. Surtout, elle étudie en profondeur les moyens de communication que les éléphants utilisent entre eux.

Peu à peu, le travail de Cynthia Moss s'étoffe, ses communications scientifiques intéressent le monde ; rattachée à l'université de Cambridge, en Grande-Bretagne, elle communique régulièrement le résultat de ses travaux et, progressivement, elle s'entoure d'une équipe de chercheurs et de jeunes étudiants.

Avec son équipe, elle a pu ainsi étudier le comportement d'une population de plus de 1 400 éléphants appartenant à une cinquantaine de familles. Elle a publié les résultats de ses observations dans plusieurs ouvrages : Portraits in the Wild 1985), Elephant Memories (1988), Echo of the Elephants (1992), etc.

Sa préoccupation majeure est désormais la protection des éléphants. Grâce à sa renommée internationale, son influence s'est exercée notamment en 1989, lors de la réunion de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction), chargée d'attribuer aux espèces végétales et animales un statut qui est fonction de leur degré de vulnérabilité. L'éléphant d'Afrique a été alors classé en annexe I, parmi les espèces les plus menacées et dont le commerce international est interdit.

Protéger les éléphants

Protéger les éléphants



Cynthia Moss jouit d'une renommée internationale qui lui permet de peser de tout son poids dans les diverses réunions de chercheurs. C'est ainsi qu'elle a pu exercer toute son influence en 1989, lors de la réunion de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction) ; celle-ci attribue aux espèces végétales et animales un statut qui est fonction de leur degré de vulnérabilité. L'éléphant d'Afrique est alors classé en annexe I, parmi les espèces les plus menacées et dont le commerce international est interdit. Pour Cynthia Moss il s'agit là d'un véritable succès, le commerce de l'ivoire constituant la principale menace pour l'espèce.