Morgan Richard Tsvangirai

Morgan Tsvangirai
Morgan Tsvangirai

Homme politique zimbabwéen (région de Gutu, au sud de Salisbury, auj. Harare, Rhodésie du Sud, auj. Zimbabwe, 1952-Johannesbourg, Afrique du Sud, 2018).

1. Du syndicalisme à l’activisme politique

L'aîné d'une famille de neuf enfants, il s'engage comme mineur dans une compagnie d'extraction de nickel à Bindura et s'investit activement dans le syndicalisme. Élu secrétaire général du Congrès des syndicalistes zimbabwéens (Zimbabwe Congress of Trade Unions, ZCTU) en 1988, il décide de rompre l'alliance traditionnelle du ZCTU avec la ZANU-PF du président Robert Mugabe. Bien qu'il soit devenu la cible d'une série de représailles de la part du régime (arrestations, emprisonnements et tentatives d'assassinats), il organise plusieurs grèves générales en 1997 et en 1998 qui paralysent le pays.

2. L’opposant historique de R. Mugabe

En 1999, il fonde et prend la tête du Mouvement pour le changement démocratique (Movement for Democratic Change, MDC) – premier véritable parti d'opposition dénonçant l'administration calamiteuse, le régime dictatorial et corrompu de R. Mugabe – dont l'audience est croissante, comme l'attestent, en février 2000, le rejet du référendum constitutionnel visant à donner plus de pouvoirs au président puis les 49 % de suffrages obtenus par le MDC aux élections législatives de juin.

Candidat à l'élection présidentielle des 9 et 10 mars 2002, marquée par des violences et intimidations et entachée d'innombrables irrégularités, l'ex-leader syndicaliste obtient 42 % des suffrages derrière R. Mugabe (56,2 % des voix). À nouveau candidat à l'élection présidentielle de 2008, M. Tsvangirai revendique la victoire au premier tour, mais les résultats officiels – 47,9 % des suffrages contre 43,2 % à R. Mugabe – nécessitent un second tour, prévu le 27 juin. Confronté au déclenchement d'une campagne de violence, M. Tsvangirai se retire de la course présidentielle pour ne pas en mettre en danger la vie de ses partisans.

En vertu d'un accord historique de partage du pouvoir, obtenu grâce la médiation du président sud-africain Thabo Mbeki le 15 septembre 2008, le chef du MDC est nommé à la fonction nouvelle de Premier ministre du Zimbabwe. Il dirige un gouvernement d'union nationale formé le 13 février 2009. Sans véritable pouvoir face à l’hégémonie de la ZANU-PF, il renonce à contester la victoire de R. Mugabe et de son parti aux élections de juillet 2013 entachées d’irrégularités mais avalisées par la SADC, principal observateur du scrutin. Il reprend alors la tête de l’opposition.

Pour en savoir plus, voir l'article Zimbabwe.