Johann Christian Fabricius

Entomologiste danois (Tønder 1745-Kiel 1808).

Dès son enfance, il se passionne pour l'observation des plantes et des animaux, en particulier les insectes, dont il commence à collectionner des spécimens. À l'école, avoue-t-il dans son autobiographie, il porte plus d'attention aux sciences naturelles qu'à l'étude de Cicéron. Un rêve hante les premières années de son adolescence : se rendre à Uppsala, un des principaux centres de l'enseignement en Suède, pour y suivre les cours du célèbre naturaliste Linné. Son père, bien placé pour reconnaître cette ambition précoce puisqu'il est lui-même physicien, le laisse partir pour Uppsala dès l'âge de 17 ans. Le jeune Fabricius ne passera que deux années dans la classe de Linné, mais les cours quotidiens du maître influenceront définitivement la tournure d'esprit de cet élève doué.

Lorsqu'il revient dans son pays pour s'installer à Copenhague, Fabricius est décidé à consacrer sa vie à l'étude des insectes (ce qui ne l'empêchera pas d'être docteur en médecine à l'âge de 25 ans). Grâce à sa propre collection d'insectes, il commence alors à rédiger son premier ouvrage, contenant les prémices de ses œuvres futures.

Pour assurer sa subsistance, il devient professeur d'histoire naturelle et d'économie rurale à l'université de Kiel (encore danoise à l'époque), mais il s'y sent très vite à l'étroit, frustré par l'absence de collections et de jardin botanique, ce qui le décide à voyager. Dès lors, il ne cessera plus de parcourir l'Europe, finançant ses voyages en publiant ses récits et en donnant des conférences. Ainsi accède-t-il aux collections des plus grands naturalistes de son temps, avec lesquels il se lie d'amitié. Outre Copenhague, son lieu d'étude préféré est Paris, où il rencontre en particulier le naturaliste Latreille, successeur de Lamarck au Muséum d'histoire naturelle.

À la même époque, le capitaine Cook explore les rives du Saint-Laurent, les îles et les côtes du Pacifique. Fabricius en bénéficiera indirectement grâce à deux de ses amis, Joseph Banks et le Dr Solander, qui, participant à ces expéditions, lui en rapporteront d'innombrables spécimens d'insectes jusqu'alors inconnus. Grâce à eux, il rédigera son premier ouvrage vraiment important : Systema Entomologiae (1775).

Son œuvre est considérable. Il a décrit presque autant d'insectes du monde entier que Linné, dénombrant, entre autres, 85 espèces d'araignées. Mais son principal apport à l'entomologie est d'avoir instauré un nouveau mode de classement des insectes. Alors que Linné les classait en fonction de la forme de leurs ailes, lui les classe selon leurs organes de manducation (forme et structure de la mâchoire), ce qui lui permet de faire des distinctions beaucoup plus fines, d'où un sensible accroissement du nombre des espèces.

Lorsqu'il meurt à Kiel, le 3 mai 1808, à l'âge de 65 ans, Fabricius laisse, outre une autobiographie et des récits de voyages, quatre ouvrages marquants : Systema entomologiae (1775) ; Genera insectorum (1777) ; Philosophia entomologica (1778) ; Nomenclator entomologicus (1795-1796).

  • 1610 Observation des taches solaires à la lunette par Galilée, D. Fabricius et C. Scheiner.