François Bédarida

Historien français (Lyon 1926-Fontaine-le-Port, Seine-et-Marne, 2001).

Ancien élève de l'École normale supérieure (1946), reçu à l'agrégation d'histoire (1949), il enseigna brièvement à Marseille avant de gagner la Grande-Bretagne comme chercheur à l'Institut français du Royaume-Uni (1950-1956), puis comme attaché de recherche au CNRS (1956-1959). Une grande partie de ses travaux portent la marque de son intérêt pour l'histoire sociale de l'Angleterre, dont il devint le spécialiste : l'Angleterre triomphante (1974), l'Ère victorienne (1974), la Société anglaise (1976), Syndicats et patrons en Grande-Bretagne (1980), Will Thorne, la voie anglaise du socialisme (1987). Après avoir enseigné à la Sorbonne (1961-1966), puis à l'Institut d'études politiques de Paris (1971-1978), il prit, dès sa fondation, en 1978, la direction de l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP), laboratoire du CNRS qu'il dirigea jusqu'en 1990. Sans abandonner son intérêt pour l'histoire de la Grande-Bretagne (Churchill, 1999), il contribua éminemment, à la tête de cet Institut, à la recherche historique sur l'histoire de la France et du monde contemporain : Stratégie secrète de la drôle de guerre (1979), Mendès France et le mendésisme (éd., 1985), le Régime de Vichy et les Français (éd., 1990), le Nazisme et le génocide (1992), Dictionnaire des années de tourmente (éd., 1995). Ses convictions catholiques l'amenèrent également, après René Rémond qui fut son maître à l'École normale, à travailler sur les engagements chrétiens du xxe siècle, de Christianisme et monde ouvrier (éd., 1975) jusqu'à « l'affaire Pie XII » et Touvier, Vichy et le crime contre l'humanité (1996).