Augustin-Daniel, comte Belliard, dit général Belliard

Général et diplomate français (Fontenay-le-Comte 1769-Bruxelles 1832).

Fils d'un fermier général et procureur auprès du tribunal royal de Fontenay, il s'engagea dès 1789 dans le mouvement révolutionnaire, et prit part à toutes les campagnes de la Révolution et de l'Empire.

Incorporé dans la Garde nationale en 1791 avec le grade de lieutenant, il fut nommé capitaine en décembre de la même année dans un bataillon de volontaires vendéens. Aide de camp du général Dumouriez, il prit part aux batailles de Valmy (20 septembre 1792) et de Jemmapes (6 novembre), puis, avec le grade de chef de bataillon, à Neerwinden (mars 1793), où il fut blessé. Après la trahison de Dumouriez, Belliard, soupçonné de complicité, fut suspendu et envoyé aux arrêts à La Rochelle. Lavé de tout soupçon, il fut réintégré en 1794, comme simple soldat dans un régiment de chasseurs à cheval, puis, en 1795, restauré dans son grade dans l'armée de l'Ouest. En février 1796, il fut envoyé en Italie où, en tant que chef d'état-major du général Serrurier, puis de celui du général Augereau, il combattit à Castiglione et à Caldiero. Il fut nommé général quelque jours après la bataille d'Arcole au cours de laquelle, par une action héroïque, il avait sauvé la vie de Bonaparte. Versé dans l'armée de Joubert, il prit part à la prise de Trente, puis, sous Desaix, à la campagne d'Égypte. De nouveau blessé au cours d'un engagement, il fut nommé général de division et commandant de la place du Caire. Assiégé par l'armée anglo-ottomane, il fut contraint à la capitulation (juin 1801), mais put se retirer avec ses blessés, et revenir en France, où il rapatria le corps de Kléber.

Par la suite, il prit part à toutes les campagnes de l'Empire : fait grand-officier de la Légion d'honneur après Austerlitz, il combattit à Iéna (1806), à Eylau et à Friedland (1807), puis prit part à la campagne d'Espagne avec Murat (1808). En 1810, il fut fait comte d'Empire. À la tête de la cavalerie de réserve de Murat, il combattit de nouveau en Allemagne (1811), puis au cours de la campagne de Russie (1812), à Kouviaki, à Ostrowno, à Vitebsk, à Smolensk et à Borodino, où il fut de nouveau blessé. Au terme de la campagne, il fut nommé général en chef des régiments de cuirassiers, et, le 19 juillet 1813, aide major-général de la Grande Armée. Bien qu'ayant eu le bras arraché par un boulet à Leipzig, il reprit le combat à Hanau, et prit part à toutes les batailles de la campagne de France. Avant d'abdiquer, Napoléon le fit Grand Aigle de la Légion d'honneur.

Ayant rejoint l'empereur durant les Cent Jours, il fut arrêté après la bataille de Waterloo, mais remis en liberté dès l'année suivante. En 1818, il fut réintégré dans l'armée. Après la Révolution de 1830, Louis-Philippe le fit pair de France. Ambassadeur à Vienne, puis à Bruxelles de 1831 à sa mort, il avait été le principal négociateur du traité de paix à l'origine de l'indépendance de la Belgique, et conseiller du roi Léopold Ier lors de la rédaction de la constitution du royaume.

Il a laissé des Mémoires du comte Belliard, lieutenant-général, pair de France, écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par J. Vinet, l'un de ses aides de camp (publ. posth., 1842-1843).