Antoine Étex

Sculpteur, peintre et architecte français (Paris 1808-Chaville, Hauts-de-Seine, 1888).

Né d'un père sculpteur ornemaniste et d'une mère brodeuse, il fut élève des sculpteurs François-Joseph Bosio, Dupaty puis de James Pradier, en peinture, d'Ingres et, en architecture, de Louis Duban, et cultiva les domaines artistiques les plus divers en s'adonnant, durant sa longue carrière, à la sculpture mais aussi à la peinture, à la gravure et à l'architecture. Il fut également poète, rédigea des articles, prononça des conférences ; il fréquenta longtemps les cercles socialistes, Pierre Leroux, Raspail, Proud'hon, prit une part active à la révolution de 1830, se présenta sans succès aux élections de juin 1848 et fut un moment le disciple d'Auguste Comte avant de se lier d'amitié avec l'ultra-catholique Louis Veuillot. En 1877, il fit paraître ses Souvenirs d'un artiste.

Entré à 17 ans dans l'atelier de Bosio, Étex, après s'être présenté plusieurs fois sans succès au concours du Prix de Rome, finit par obtenir en 1829 un deuxième prix avec son groupe néoclassique du Jeune Hyacinthe tué par le palet d'Apollon (musée des Beaux-Arts, Angers). C'est à son retour de Rome, qu'il exposa au Salon de 1833 son œuvre aujourd'hui la plus connue, le groupe colossal de Caïn et sa race après être maudits de Dieu (musée des Beaux-Arts, Lyon) dont le succès attira la bienveillance de Thiers, alors ministre des Travaux publics ; celui-ci lui confia l'exécution des deux groupes colossaux (la Paix et la Résistance de la France) destinés à orner l'Arc de triomphe de l'Étoile du côté de Neuilly. Malgré les critiques dont ces hauts-reliefs firent l'objet lors de leur inauguration, en 1836, Étex continua de bénéficier de nombreuses commandes officielles sous la monarchie de Juillet et la Deuxième République (la Ville de Paris implorant Dieu pour les victimes du choléra, 1848), mais, oublié par les autorités sous le Second Empire, il fut contraint de délaisser la sculpture monumentale pour s'adonner à la peinture (la Mort du prolétaire, musée des Beaux-Arts, Lyon).

Parmi ses très nombreuses œuvres, on peut encore citer les statues de Saint Augustin (1838, église de la Madeleine, Paris), de Dalais (1838, musée des Beaux-Arts, Lille) et le monument funéraire du peintre Géricault (1841, cimetière du Père-Lachaise, Paris).