purisme

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Le Purisme est un mouvement artistique français qui s'est déroulé de 1918 à 1926 et qui trouve des correspondances dans de nombreux pays européens et aux États-Unis. Il a été créé en 1918 par deux peintres, Charles-Édouard Jeanneret, qui deviendra plus tard Le Corbusier, et Amédée Ozenfant, qui ont publié un manifeste, intitulé Après le Cubisme, qui d'emblée a précisé leur théorie, en même temps que ces artistes montraient leurs œuvres à Paris. " L'art est avant tout dans la conception ", écrivent-ils. Cette théorie, qui présente des rapports avec les préoccupations de Fernand Léger telles qu'elles ont été exprimées au cours de sa période " mécanique " (Éléments mécaniques, Bâle, Kunstmuseum, 1919-1923), a été développée ensuite dans une série d'articles publiés dans la revue l'Esprit nouveau, créée par le poète Paul Dermé, Ozenfant et Jeanneret en 1920 et qui deviendra l'un des principaux organes de diffusion des idées de l'avant-garde internationale en paraissant jusqu'en 1925. Le Purisme se veut avant tout une technique, c'est-à-dire " une grammaire générale de la sensibilité ". Les tableaux sont composés à partir de schémas orthogonaux, les " schémas régulateurs ", les formes disposées dans le plan, le dessin, la couleur et la facture étant strictement contrôlés. Le sujet va rester présent, sinon primordial (Nature morte à l'éventail et au violon d'Amédée Ozenfant, 1922, Paris, M. A. M. de la Ville de Paris ; Guitare verticale de Jeanneret, 1920, Paris, M. N. A. M.), et être constitué de natures mortes composées d'objets courants et produits industriellement. Ozenfant et Jeanneret déclarent : " Le tableau est comme une machine. Le tableau est un dispositif à émouvoir. " L'esthétique de ces tableaux sévères, mais qui frappent par leur abstraction et leur aspect monumental, connaîtra un grand retentissement, en particulier grâce à l'enseignement de Fernand Léger et d'Amédée Ozenfant à l'Académie moderne, à Paris, Marcelle Cahn et Florence Henri pouvant être considérées comme deux émules du Purisme, ainsi qu'à l'étranger, où ses idées étaient déjà partagées par des artistes comme Willi Baumeister et Oscar Schlemmer et diffusées par une institution telle que le Bauhaus en Allemagne par exemple. À Cologne même, le groupe des " artistes progressistes ", principalement animé par Franz-Wilhelm Seiwert, a été marqué par l'influence du Cubisme, de même qu'aux États-Unis ces idées se retrouvent dans les représentations de machines ou les vues de paysages industriels des peintres précisionnistes américains.