primitivisme

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

L'intérêt des artistes occidentaux pour l'art des peuples " primitifs " est ancien. C'est cependant à l'aube des transformations profondes de la modernité picturale (1880-1920) que l'art aborigène, africain ou ibérique va servir de tremplin à de nombreuses recherches plastiques sur la libération de la couleur, le démantèlement de la perspective classique, et plus généralement l'abandon des canons de l'art occidental. Les artistes découvrent cet art dans les nouveaux musées d'ethnologie qui s'enrichissent considérablement à la faveur des butins des récentes expéditions en Afrique ou en Océanie. Gauguin, dans une quête plus essentielle de l'Éden primitif, va découvrir sur place l'art des îles Marquises. Les Fauves découvrent au musée du Trocadéro les masques africains qui influenceront ensuite la décomposition analytique du cubisme de Picasso dans les Demoiselles d'Avignon (1907). À la vue des œuvres du Musée d'ethnographie de Dresde, les expressionnistes allemands du groupe Die Brücke trouvent dans la rudesse des primitifs les moyens stylistiques —incision rapide, simplification des modelés— d'une libération exutoire de la forme qui inspire, tout au long du siècle, de nombreuses pratiques artistiques. Nombreux sont les artistes qui feront collection d'objets d'art africain et océanien (Picasso, Derain, Magnelli), notamment sous l'influence d'André Breton.