pointe-sèche

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Technique de gravure consistant à travailler directement sur la planche de cuivre à l'aide d'une pointe d'acier ; le nom s'applique aussi à l'instrument et à la feuille imprimée. La pointe-sèche s'imprime en creux. À l'essuyage, l'encre reste non seulement dans le sillon, qui est très fin, mais aussi dans les barbes levées par la pointe ; d'où l'effet velouté de la pointe-sèche. La fragilité de ces barbes réduit à un nombre restreint les épreuves vraiment bonnes.

La technique, assez simple, de la pointe-sèche a été brillamment pratiquée par le Maître du Hausbuch, dit aussi Maître du Cabinet d'Amsterdam, artiste allemand qui travaillait dans le dernier quart du xve s. probablement dans la région du Rhin moyen.

Dürer s'y est essayé en 1512. Le Vénitien Andrea Meldolla, dit Schiavone, s'est servi de la pointe-sèche de façon très libre en la mêlant au burin et à l'eau-forte.

Cette combinaison de techniques annonçait déjà la démarche de Rembrandt, qui, au cours de sa carrière, allia de plus en plus la pointe-sèche à l'eau-forte pour obtenir des effets saisissants. L'exemple de Rembrandt a inspiré nombre d'artistes, surtout dans la seconde moitié du xixe s. Whistler est le maître qui a le mieux exploité cette technique, particulièrement adaptée à ses recherches d'atmosphère. Chez lui, les effets obtenus par l'essuyage incomplet et inégal de la planche viennent compléter les indications de la pointe.

Whistler a été souvent imité, mais sans grand succès. La pointe-sèche est une technique aisée, mais dont les effets sont limités et souvent faciles.