palette

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Ce terme désigne la plaque mince, de forme rectangulaire, ovale ou ronde, percée d'un trou pour laisser passer le pouce, sur laquelle le peintre place ses couleurs, les mélange et charge ses pinceaux.

Les palettes utilisées pour la peinture à l'huile sont ordinairement de noyer ou de pommier. Les aquarellistes utilisent des palettes de porcelaine ou de métal, les peintres de miniature des palettes d'ivoire ; certains peintres flamands avaient des palettes de cristal. Les primitifs se servaient de plusieurs palettes, affectées chacune à des tonalités différentes ; chaque palette portait une seule couleur plus ou moins dégradée.

Par extension, on désigne aussi par ce terme la gamme de tons et de coloris employés par un peintre. Leur nombre varie suivant les époques ; on a retrouvé, au revers ou sur les bords des tableaux des primitifs, des essais de palette. La palette de Paolo Veneziano (Madone entre les saints, 1354, Louvre) comportait 6 couleurs.

Aux xviie, xviiie et xixe s., la manière dont le peintre " faisait sa palette ", c'est-à-dire disposait ses couleurs dans l'ordre convenable à faire des mélanges, était très importante. Les couleurs étaient juxtaposées ou disposées en rond. J.-B. Corneille, dans ses Premiers Éléments de peinture pratique (1684), propose une palette idéale, constituée et disposée ainsi : blanc à droite, noir à gauche ; ocre jaune, brun, ocre rouge, terre de Sienne entre deux couleurs, le vermillon étant à part. La palette de Chardin comprenait du bleu de Prusse, du jaune de Naples, du vermillon, du blanc, de l'ocre jaune, du rouge, du noir d'ivoire et de l'ombre brûlée.

Au xixe s., les palettes comportèrent jusqu'à 21 couleurs. Nous connaissons par exemple la palette de David (blanc de plomb, jaune de Naples, ocre jaune, ocre de ru, ocre d'Italie, brun-rouge, terre de Sienne brûlée, laque carminée fine, terre de Cassel, noir d'ivoire, noir de pêche de vigne, bleu de Prusse, outremer, bleu minéral et, au-dessous de ces couleurs, cinabre et vermillon) et celle d'Ingres (blanc de plomb, blanc d'argent, ocre jaune, ocre de ru, terre d'Italie naturelle, terre de Sienne brûlée, vermillon, cinabre, brun-rouge, brun Van Dyck, cobalt, bleu minéral, bleu de Prusse, noir d'ivoire, laque de Garance rouge).

Aujourd'hui, le rôle de la palette dans la préparation des pâtes et la recherche des tons est restreint.