mec'art

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Le terme désigne l'abréviation de l'expression américaine Mechanical Art. La découverte de la photographie avait précipité l'évolution de la peinture, qui n'eut plus pour objectif l'exacte ressemblance des choses et de la réalité ; mais, en se perfectionnant, cette nouvelle technique fut en mesure de concurrencer une discipline dont elle avait mis en cause l'exclusivité dans le domaine purement documentaire et même, à son tour, de devenir un art. Si bien qu'en retour c'est aujourd'hui les peintres qui requièrent de la photographie ses pouvoirs techniques. C'est à partir de 1961 que le rapport photographie-peinture fut inversé par l'introduction, dans le domaine pictural, des procédés d'imprimerie industrielle et de reproduction mécanique, qui furent, dès lors, utilisés à des fins créatrices.

Le procédé de report photographique par sérigraphie allait être employé par l'Américain Andy Warhol, qui optait pour l'objectivité froide du document au détriment de la subjectivité traditionnelle. Par ailleurs, l'artiste pouvait concilier le vocabulaire " image-objet " au gré de différentes combinaisons : agrandissement, répétition, multiplication, séries alternées, coloration. Les boîtes de Campbell Soup, puis les Portraits de Marilyn Monroe (1962) le rendirent célèbre. Suivirent des reportages d'accidents, de meurtres, d'exécutions à la chaise électrique. De son côté, Rauschenberg utilise le procédé du " report " dans une série de toiles qui s'inscrivent ainsi dans la suite logique des " combine-painting ".

Le terme s'officialise en Europe avec le groupe réuni sous cette appellation par le critique Pierre Restany en 1965.

Ce groupe comprenait Béguier, Bertini, Pol Bury, Jacquet, Nikos et Rotella, qui, pour la plupart, avaient déjà derrière eux une carrière et arrivaient là au terme de cheminements personnels fort divers.