art informel

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

En 1951, Michel Tapié présente, pour la première fois en France, une exposition des " tendances extrêmes de la peinture non figurative " sous le nom de " Véhémences confrontées ". Il y mêle des œuvres d'artistes français, italiens, américains et canadiens : Bryen, Hartung, Wols, Mathieu, Pollock, De Kooning, Capogrossi, Riopelle. Cette manifestation souligne un certain parti pris lyrique mené en toute indépendance de la représentation visuelle appuyée plus nettement sur des effets d'impact obtenus par la pratique de la gestualité ou le traitement brut de la matière. Resserrant son propos, Tapié organise bientôt une autre manifestation, Peinture non abstraite, où l'on retrouve aux côtés d'Appel, d'Arnal, d'Ossorio, de Dubuffet et de Michaux le grand précurseur de ce type de peinture, l'Américain Pollock. Devenu directeur artistique de la galerie Facchetti, Tapié précise la tendance, dont il se fait le défenseur en organisant une exposition intitulée Signifiants de l'informel. Enfin, en 1952, il publie un album-manifeste sous le titre d'Un art autre.

Le terme d'" informel " désigne, plutôt qu'une école, un certain type de peinture pratiquée par les artistes qui se sont un moment trouvés en voisinage. Fautrier, qu'André Malraux et Jean Paulhan patronnèrent tour à tour avec une rare passion, fut cependant le maître de tous ces artistes. Son influence sur ce courant de la peinture fut indéniable, même si elle fut réalisée à son corps défendant. Son sens particulièrement savoureux de la matière fut la source de nombreuses tentatives similaires. Le graphisme en délire de Wols, la gestualité élégante et large de Mathieu, les encres vivement rythmées de Michaux et, un moment, les matériologies de Dubuffet illustrent cette tendance.