Anders Zorn

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et graveur suédois (Mora, Dalécarlie 1860  – Mora 1920).

D'origine modeste, il s'intéresse très tôt à la sculpture. Il étudie cette technique à l'Académie des beaux-arts de Stockholm, de 1879 à 1881, puis se décide à se lancer dans la peinture. En 1881-82, il voyage en Espagne, à Paris, expose à Londres à la Royal Academy et au Royal Institute of Painters in Water Colour de 1882 à 1884 et se rend de nouveau en Italie, en Afrique du Nord, en Hongrie, en Espagne (où il s'inspire de Velázquez). Jusqu'aux environs de 1888, il pratique presque exclusivement l'aquarelle, suivant la technique anglaise, et manifeste sa virtuosité dans ses portraits, ses paysages et ses scènes de genre. Il se montre particulièrement habile à rendre les effets mouvants de l'eau : Sur le Bosphore (1886, Mora, musée Zorn), Clapotis (1887, Copenhague, S. M. I. K.). De 1888 à 1896, il vit à Paris, où il peint à l'huile. Les larges touches fluides d'une palette restreinte campent des formes sommaires, mais d'une claire plasticité. Scènes de genre et portraits se distinguent par la vivacité des jeux de lumière et par l'instantané de la pose, d'où toute convention a disparu : Effet de nuit (1895, Göteborg, Konstmuseum), Portrait de Coquelin cadet (1889). Les nus aux formes généreuses, placés dans des paysages typiques, sont aussi à l'époque très appréciés : Ute (1888, musée de Malmö). À partir de 1888, il expose au Salon de la Société des artistes français, à l'Exposition universelle de Paris en 1889 et 1900, à la Société nationale des beaux-arts (dont il est membre) à partir de 1890. Devant son succès croissant, il choisit de s'installer à Mora en 1896, mais conserve son atelier à Stockholm et continue ses incessants voyages (États-Unis, Angleterre, France). Il adopte alors une manière plus décorative en cherchant les contrastes colorés : types et scènes folkloriques (Danse de la Saint-Jean, 1897, Stockholm, Nm), intérieurs et paysages avec nus, portraits dont le brio masque souvent une certaine faiblesse d'interprétation. Zorn a en outre renouvelé la gravure suédoise. À partir de 1882, il met au point une technique d'une grande maîtrise, où les hachures, plus ou moins serrées, offrent des effets de valeur richement contrastés. S'inspirant de Rembrandt, dont il collectionne planches et croquis, il laisse des portraits de personnalités célèbres, dont il saisit l'expression dans la mobilité : Renan (1892, Genève, musée d'Art et d'Histoire, cabinet des Estampes), le Collectionneur Marquand (1893), Carl Larsson (1897), Rodin (1906, id.). Son œuvre de sculpteur, plus restreint, s'inspire de Rodin et des artistes nordiques. Il a légué ses collections et ses propres œuvres au musée Zorn de Mora. Il est particulièrement bien représenté à Stockholm (Nm et Thielska Gallerie), à Copenhague (S. M. I. K.), à Berlin (N. G.) et à Hambourg (Kunsthalle), mais aussi en Italie et aux États-Unis. Le musée d'Orsay (Paris) conserve le Portrait d'Alfred Bourdeley (1906). Ce dernier a fait don de sa collection de gravures de l'artiste à la Bibliothèque nationale de Paris, qui lui a consacré une exposition en 1952. Zorn a également eu les honneurs d'importantes rétrospectives : en 1958 à Düsseldorf (Kunstmuseum), en 1960 à Stockholm (Nm) et en 1979 à Lawrence (Spencer Museum of Art, université de Kansas).