Jan Van de Venne ou Jan Van der Vinnen

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre flamand (Malines av.  1600  – Bruxelles [ ? ] av.  1651).

Ce n'est que tout récemment que l'on a pu identifier définitivement cet étonnant petit maître surnommé de manière approximative le " Pseudo-Van de Venne " ; on a trouvé son identité, grâce à la mention " Vinnen, peintre de Bruxelles " dans l'inventaire de la coll. de l'archiduc Léopold-Guillaume, en 1659, à propos d'un Joueur de vielle (auj. Vienne, K. M.) et grâce à plusieurs mentions " Venne " sur des inventaires du xviiie s., à propos de tableaux qui se rapportent au même peintre. Le " Pseudo-Van de Venne " est donc un Flamand, et non un Hollandais comme on le pensait le plus souvent au vu de son répertoire de figures rustiques ou pittoresques et d'une écriture picturale extrêmement brillante, aux effets ciselés d'une grande préciosité. Jan Van de Venne est reçu maître à Bruxelles en 1616 ; un seul de ses tableaux est daté, le Miracle de saint Théodule de la cathédrale de Besançon (1626), donné en 1647 par le chanoine Jules Chiffet, d'une famille bruxelloise. L'œuvre de l'artiste présente d'ailleurs d'étroits rapports avec les Flamands, notamment avec David Téniers I, dont il a pu être l'élève et dont il a pu imiter la facture brillante et les rares effets de lumière. Il affectionne les types populaires de personnages aux proportions courtes, les visages grimaçants et crispés, dans des clairs-obscurs complexes, avec des effets cuivrés ou argentés très délicats et une touche vive et nerveuse. Le " Maître des Tziganes ", comme on l'a aussi appelé, a peint plusieurs Campements de bohémiens (Brunswick, Herzog Anton Ulrich-Museum) ; il se signale souvent par son goût de l'étrange et du fantastique, comme dans les monstres scintillants de sa Tentation de saint Antoine (Utrecht, musée du couvent Sainte-Catherine). Il est particulièrement bien représenté dans les musées français, notamment à Dijon : Saint Pierre délivré par l'ange, Tête de vieillard, Tête de vieille femme, l'Adoration des mages (tous au musée des Beaux-Arts), Saint Mathieu et l'ange (musée Magnin) ; à Besançon : le Colporteur et la diseuse de bonne aventure ; à Strasbourg : la Résurrection de Lazare ; à Dunkerque : Deux Têtes de profil, la Tentation de saint Antoine. Une Tête de vieillard à Quimper. Il n'est pas exclu que le jeune Georges de La Tour ait vu des tableaux de Jan Van de Venne et en ait tiré profit pour certains de ses types de vieillard et son goût pour une facture calligraphique et virtuose.