Sam Szafran

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1934).

Pour le grand public, Szafran est l'homme des escaliers comme Piranèse est l'homme des prisons. C'est là simplifier et réduire beaucoup une œuvre et une trajectoire pourtant en effet ordonnées, comme celles de Giacometti, de Morandi, autour de quelques thèmes. Se formant auprès d'Henri Goetz à l'académie de la Grande Chaumière, Sam Szafran débouche tout naturellement sur l'abstraction lyrique. C'est pour l'abandonner en 1958, c'est-à-dire au moment où elle triomphe. Du même mouvement, il abandonne aussi la peinture pour le dessin, l'huile pour le fusain (Autoportrait, fusain, 1958), où il donne la série des Rocking-Chairs en 1965 (galerie Jacques Kerchache). Son galériste et ami lui inspirera en 1971 l'étonnante série des Portraits de Jacques, visage surgissant, n'occupant qu'un mince territoire, au milieu de la feuille de papier ou, plus dérangeant encore, à ses marges, réduit à quelques traces, pour ailleurs réinvestir l'espace par la vigoureuse inscription d'un corps en son entier. C'est à peu près au même moment, vers 1970, que Szafran s'éprend de ce médium un peu délaissé par les contemporains, le pastel. Il y donne, semble-t-il, les premiers Escaliers, non datés, où la couleur est reine (Escalier à la fenêtre bleue), les premiers Ateliers (Atelier à la bassine), mais aussi les plantes, les feuillages matissiens qui font partie de son entourage familier (Personnage dans la serre, 1971). Tous ces thèmes et ceux de Lilette, son épouse (Lilette dans l'atelier, 1987 ; Lilette à la robe afghane, 1989), sont traités depuis quelques années à l'aquarelle. Depuis 1976, la galerie Claude-Bernard l'expose régulièrement. Le Centre d'art de Flaine a consacré à ses pastels et à ses fusains une exposition en 1986, et le Centre d'art contemporain du château de Tanlay l'a exposé en 1989 avec J.P. Riopelle. Acheté par le F. N. A. C., qui l'exposait en 1969, et le musée de Saint-Étienne, qui l'avait montré dès 1968, Szafran est présent au M. N. A. M. et dans la plupart des grands musées européens.