August Strindberg

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Écrivain, peintre et critique d'art suédois (Stockholm 1849  – id. 1912).

Dans les années 1870, il collabora en tant que critique d'art à plusieurs journaux suédois ; il s'était alors étroitement rallié au mouvement d'opposition dirigé contre l'Académie des beaux-arts, mouvement émanant de la phalange d'artistes suédois de Paris et de Grez-sur-Loing. Ses opinions artistiques se manifestaient en faveur d'un pleinairisme réaliste modéré, mais le peintre se tenait à l'écart des courants artistiques plutôt radicaux de l'époque. Strindberg appréciait peu les impressionnistes et, dans son introduction au catalogue de l'exposition Gauguin de 1895, il insiste sur la position indépendante de l'artiste vis-à-vis de l'Impressionnisme. Dans les premiers essais picturaux de Strindberg (toiles de 1872-1875, sur des motifs romantiques de mers et d'archipels), on perçoit une influence manifeste des peintres de Düsseldorf et de l'école de Barbizon. Lorsqu'au cours des années 1890-1895 et 1900-1907 Strindberg reprit la peinture, ce fut dans un esprit fortement subjectif et symbolique. La mer demeure son motif principal ; le peintre l'interprète à présent dans une facture large et sommaire, sous une lumière dynamique qui donne à ses toiles une force expressive annonçant le tachisme de l'après-guerre. La tonalité des couleurs est sombre et chargée d'une atmosphère de mauvais temps, d'orage. Strindberg est représenté, notamment, à Stockholm (au N. M., qui conserve notamment Mer démontée, balise-perche, 1892, et Mer démontée, balise sans marque, 1892) ; au Nordiska Museet (la Vague VIII, 1901-02), à la Thielska Gal. et au musée d'Orsay (Vague II).