Matthias Stomer ou Matthias Stom ou Matthias Sturm

plus connu sous le nom de, dit autrefois le Maître de la Mort de Caton

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre néerlandais (Amersfoort v. 1600  – Sicile [ ?] apr. 1650).

De son véritable nom Mathias Stom, comme le prouve le Miracle de saint Isidore de la cathédrale de Caccamo (Sicile), signé " Matthias Stom f. f. 1641 ", il fut probablement formé à Utrecht dans l'atelier de Bloemaert et de Wtewael, qui influença une de ses premières œuvres, Tobie et l'ange (La Haye, musée Bredius) ; c'est sûrement à travers l'enseignement de Bloemaert qu'il reçut la leçon du Caravagisme utrechtois de G. Honthorst, qui le marqua définitivement. On possède très peu de données biographiques concernant ce peintre très productif ; il est seulement mentionné à Rome en 1630, 1631 et 1632, puis en Sicile en 1641, où il dut mourir quelques années plus tard. Il dut aussi rester plusieurs années à Naples, comme le prouvent les nombreuses œuvres de sa main restées à Naples même ou dans sa région (Sainte Famille, Disciples d'Emmaüs, Naples, Capodimonte). Peintre de scènes religieuses, et plus particulièrement de scènes de la vie du Christ — l'Adoration des bergers (musée de Nantes ; Leeds, City Art Gal. ; Monreale, Palazzo Comunale ; Naples, Capodimonte), l'Adoration des mages (musée de Toulouse ; musée de Rouen ; Stockholm, Nm), le Christ parmi les docteurs (Munich, Alte Pin.), l'Arrestation du Christ (Ottawa, N. G. ; Naples, Capodimonte), le Couronnement d'épines (Catane, Museo Civico), Pilate se lavant les mains (Louvre), le Repas d'Emmaüs (musée de Grenoble ; Göttingen, musée de l'Université ; Naples, Capodimonte) —, il peignit aussi des scènes de l'Ancien Testament — Adam et Ève retrouvant le corps d'Abel (Malte, musée de La Valette), la Capture de Samson (Turin, Gal. Sabauda), la Guérison de Tobie (Catane, Museo Civico), le Jugement de Salomon (musée de Houston, Texas) — et que des sujets de l'histoire romaine : la Mort de Caton (Catane, Museo Civico ; Malte, musée de La Valette), Mucius Scaevola en présence de Porsena (musée de Messine ; Melbourne, N. G.).

Marqué par l'œuvre de Honthorst, Stomer le fut aussi par le style de Caravage, comme l'indique la Flagellation du Christ (Palerme, Oratorio del Rosario), directement dérivée du tableau de même sujet conservé à S. Domenico Maggiore de Naples. On peut aussi noter que, pour certains sujets, Stomer s'approche de Baburen dans ses compositions et dans les attitudes de ses personnages, mais il est actuellement impossible de déterminer s'il a reçu une influence de Baburen ou si c'est ce dernier qui a connu l'œuvre de Stomer. L'artiste créa un style violent et dramatique à la facture crispée, fondé sur des effets d'éclairage artificiel souvent à la limite de l'irréel. Ses compositions déséquilibrées et théâtrales, le traitement de ses yeux fixes et grands ouverts, sa lumière tranchée, ses tons violents et agressifs font de lui le représentant ultime du Caravagisme porté à un degré de brutalité et d'exaspération qui ne fut jamais dépassé. Mattias Stomer peignit également des scènes de genre centrées sur le rayonnement d'une flamme, souvent cachée par une main : Personnages à la lumière d'une chandelle (Bergame, Accad. Carrara ; Copenhague, S. M. f. K. ; musée de Grenoble ; Dresde, Gg), Personnages soufflant sur un charbon incandescent (Bergame, Accad. Carrara ; Palerme, G. N. ; musée de Varsovie).