Massimo Stanzione

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Orta di Atella 1585  – Naples 1656).

Personnalité de premier plan de la peinture napolitaine de la première partie du xviie s., il détermina un mouvement pictural original qui, jusqu'à l'affirmation du style baroque, eut une vaste résonance dans l'école napolitaine. De Dominici, biographe des artistes napolitains du xve s. à la première moitié du xviiie s. (Vite..., 1742-43), rappelle son apprentissage chez Santafede, peintre maniériste. La production de jeunesse de Stanzione n'ayant pas encore été identifiée, la chronologie de l'œuvre du peintre a pour point de départ le séjour de celui-ci à Rome — documenté d'octobre 1617 à avril 1618, mais il y revint enfin entre 1625 et 1630 —, où il a des contacts continus avec le groupe des caravagesques y résidant (Pietà, Rome, Gal. Corsini). L'artiste put voir également les œuvres des Carrache à la Galerie Farnèse, expérience qui s'affirmait parallèlement à Naples avec les œuvres de Dominiquin et de Guido Reni pour les églises de la ville. La fusion de ces deux manières si différentes, la caravagesque et la bolonaise, sera dès lors l'objet de la recherche de Stanzione.

De Vouet (qu'il a connu à Rome, mais dont il y a des toiles à Naples), avec ses élégances formelles et son chromatisme raffiné, et d'Artemisia Gentileschi (à Naples à partir de 1630), avec sa science de l'éclairage et sa chaleur de sentiment, il tirera, après son retour à Naples, sa version personnelle du Caravagisme. Si ses œuvres les plus anciennes, la Sainte Agathe en prison (Naples, Capodimonte) ou les quatre Scènes de la vie de saint Jean-Baptiste (Prado), portent encore une forte empreinte réaliste (des emprunts directs au Caravage des Sept Œuvres de miséricorde ou de la Madone du rosaire, œuvres napolitaines, sont évidents dans la toile de la Vierge visitant les âmes du purgatoire, à l'église del Purgatorio, à Arco, de tendance pourtant classique), par contre, dans les toiles peintes au début des années 1630 pour la cappella S. Bruno (Naples, église S. Martino), le réalisme fait place à une réserve élégante. En peu d'années, Massimo devait devenir, sur cette voie, le plus admiré et le plus imité des peintres napolitains. Dans les œuvres de sa maturité (Pietà, 1638, église S. Martino ; Noces de Cana, 1640, Gerolomini) et dans les nombreuses fresques à l'église du Gesù Nuovo (1640), à l'église S. Paolo Maggiore (1643-44), à l'église S. Martino (chapelle S. Bruno, vers 1631-1637 ; chapelle S. Giovanni Battista, 1642-1651), dans la sacristie du Tesoro, au Dôme (1645), son caravagisme initial se tempère de plus en plus d'éléments bolonais, dérivés en particulier de Guido Reni et qui lui vaudront plus tard le titre de " Guido Partenopeo ". Dans ces œuvres ainsi que dans ses portraits (Vendeuse de poulet, San Francisco, Fine Arts Museum), une palette éclaircie et brillante, une lumière dorée et plus enveloppante créent une atmosphère sensible et chaude, et pour ainsi dire préromantique. Sensible à l'impulsion de la nouvelle sensibilité baroque, Stanzione pressent dans ses dernières œuvres (dominées par l'Annonciation, 1655, à Marcianise) l'exigence d'élargir la composition par une véhémence accentuée et par une articulation des formes plus libre et moins concentrée.