Giovanni Segantini

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Arco, prov. de Trente, 1858  – Schafberg 1899).

Dès ses premiers travaux, consécutifs à sa formation à l'Académie de Brera (1876-1878), il s'oriente vers un naturalisme attentif aux effets lumineux et dérivant surtout de Millet et de ses disciples européens (l'Ave-Maria en barque, 1882). Sa rencontre avec Vittore Grubicy, dès 1880, l'amènera plus tard (1887-88) à adopter, non exclusivement pourtant, la technique divisionniste, qui modifie son langage : en effet, sa palette s'éclaircit et il accorde plus d'importance aux éléments rythmiques et géométriques (Jeune Bergère tricotant, 1888, Zurich, Kunsthaus ; les Deux Mères, 1890, Milan, G. A. M.). À partir de 1890, à l'exemple de Previati, il se lance avec enthousiasme dans le Symbolisme, qui, par le choix des sujets et l'emploi exaspéré de l'arabesque, domine la production de ses dernières années, influencée aussi par les préraphaélites et par la Sécession viennoise (l'Ange de la vie, 1894, Milan, G. A. M. ; l'Amour aux sources de la vie, 1896, id. ; la Déesse de l'Amour, 1894-1897, id. ; le Châtiment de la luxure, 1897, Zurich, Kunsthaus ; les Mauvaises Mères, id.), mais le paysage alpestre reste le motif préféré de ses fonds de composition. Dans d'autres œuvres, le peintre reste plus attaché au réalisme (Pâturage au printemps, 1896, Brera), tantôt par les études d'éclairage qu'exalte la division des tons (Portrait de Carlo Rota, 1897 ; Portrait de Mme Casiraghi Oriani, 1899), tantôt en y mêlant un sentiment nouveau du rythme décoratif ou des allusions mystiques et symboliques (la Récolte des foins, 1891-1899 ; le Triptyque des Alpes, 1886-1899, Saint-Moritz, musée Segantini). L'œuvre de Segantini, dont le musée Segantini de Saint-Moritz conserve un ensemble de toiles, est représenté dans les musées de Bâle, de Zurich, de Leipzig, de Munich, de Berlin, de Vienne, de Hambourg, de Wuppertal, de Bruxelles, de La Haye et de Liverpool (les Mères).