Jean-Pierre Saint-Ours

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre suisse (Genève 1752  – id. 1809).

Fils du peintre sur émail Jacques Saint-Ours, émigré français, il fut élève de l'Académie à Paris et travailla dans l'atelier de Vien aux côtés de David ainsi que du paysagiste Pierre-Louis de La Rive et des Sablet, peintres vaudois de personnages. Il obtint le grand prix en 1780 (l'Enlèvement des Sabines, Paris, E. N. S. B. A.) et partit la même année pour Rome, où il resta jusqu'en 1792 (la Comtesse d'Albany, 1792, musée de Zagreb), puis il s'installa à Genève, et y demeura jusqu'à sa mort. Acquis aux idées de la Révolution et aux principes néo-classiques, il peignit des sujets d'histoire ancienne, quelques paysages poussinesques (Paysages, Fontaine antique, Genève, musée d'Art et d'Histoire) et beaucoup de portraits (Abraham Lissignol, 1795, id. ; Monsieur du Pan-Sarasin, 1797, id. ; Mme de Saint-Ours avec un enfant, Neuchâtel, musée d'Art et d'Histoire) qu'il exécuta pour la plupart à la fin de sa vie. Comme tous les néo-classiques, il fut un excellent dessinateur et resta toute sa vie fidèle à l'héritage de Vien (le Triomphe de la Beauté, Genève, musée d'Art et d'Histoire). Ses œuvres de dimensions colossales (les Jeux Olympiques, le Tremblement de terre, id.) ont la monumentalité de David (que Saint-Ours avait retrouvé à Rome en 1784-85), et peuvent aussi être mises en parallèle avec les œuvres de Füssli. Obsédé par les effets de la Révolution, Saint-Ours exprime, avec une sévérité classique, l'angoisse des cataclysmes, tout comme Regnault et Dauloux en France.