les Runciman

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintres britanniques.

Fils d'un entrepreneur d'Édimbourg, Alexander et John travaillèrent comme apprentis dans une entreprise locale de peintures. Puis, avec le soutien financier de sir James Clerk, qui venait de faire reconstruire son château, Penicuik House, en 1761, ils partirent pour Rome (1766) pour y apprendre la peinture d'histoire, genre que jusque-là les artistes britanniques n'avaient pas osé aborder.

Alexander (Édimbourg 1736 – id. 1785). Il avait commencé v. 1762 par exécuter des aquarelles très légères inspirées des paysages d'Écosse à la manière des topographes, puis se lia à Rome avec Füssli, qui arriva après lui et l'admira. De retour en Écosse (1771), il fut l'un des premiers à s'inspirer de la poésie " romantique ", empruntant à Ossian les thèmes d'une série décorative de peintures qui lui fut commandée par James Clerk pour Penicuik House. Malheureusement, au cours d'un incendie en 1899, cette suite fut détruite ; avec elle disparaissait l'œuvre principale d'Alexander et une des rares illustrations de sujets celtiques réalisés en Grande-Bretagne. Quelques dessins (la Mort d'Oscar, Édimbourg, N. G.) et de rares peintures (l'Origine de la peinture, Penicuik House ; le Triomphe de David, id., d'après le tableau de Rubens, Kemble Foundation, Fort Worth, Texas) permettent d'évoquer la manière de cet artiste, dont les traits nous sont connus grâce à un double Autoportrait de Brown et de Runciman (1784) conservé au N. M. of Antiquities of Scotland à Édimbourg.

John (Édimbourg 1744 – Naples 1768). À Rome, il partageait avec Barry une admiration très vive pour les grandes décorations romaines et plus particulièrement pour l'œuvre de Raphaël. En raison de sa mort prématurée, il subsiste peu de tableaux du peintre. Son chef-d'œuvre, le Roi Lear dans la tempête (1767, Édimbourg, N. G.), révèle comme chez son frère un talent curieusement romantique dans la manière d'aborder un sujet pris au théâtre, mais sans utiliser les artifices de cet art comme le firent les artistes britanniques qui peignirent les tableaux d'inspiration shakespearienne pour la galerie de Boydell à Pall Mall (les tableaux furent dispersés au début du xixe s.).