Gerardo Rueda

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Madrid 1926-id. 1996).

Son art est le fruit d'une longue évolution au cours de laquelle on remarque un certain nombre de constantes : discrétion, mesure, équilibre, construction, sens de l'espace. Rueda commence à peindre vers 1945 dans un style figuratif et, en 1954, il devient abstrait. En 1958, fortement influencée par de Staël, sa peinture se caractérise par l'emploi de couleurs vives et de formes construites. De 1960 à 1962, l'artiste connaît une " époque grise ", où sa palette se maintient dans une gamme de gris, de noirs et de bleus très légèrement différenciés. Tout réalisme n'a pas encore disparu, car le point de départ du tableau reste une impression naturelle ou un paysage. Dégagé de l'influence de l'art informel, Rueda devait aboutir peu à peu à une peinture monochrome, où les variations de nuances et de couleurs disparaissent, remplacées par des subtilités d'animation de surfaces et de reliefs. Ces œuvres se rapprochent du sentiment de l'espace de la peinture italienne ; ce sont de grandes surfaces monochromes (blanches, rouge vif, vertes, bleu outremer) accidentées par de légers reliefs de matière. En 1964, Rueda aboutit à un art géométrique très pur. L'utilisation du relief, de l'incision, du creux, de l'ombre, en relation avec sa période monochrome, joue un grand rôle. L'influence de ce peintre, qui a exécuté au cours des années 70 des reliefs en bois et en métal chromé, est grande sur la nouvelle génération. Rueda est représenté au musée de Manila, au M. E. A. C. de Madrid, au musée d'Art abstrait espagnol de Cuenca, au musée de Cholet (Hommage à l'Informalisme, 1967) et au Fogg Art Museum de Cambridge (Mass.). Une exposition lui a été consacrée en Espagne (Valence, I. V. A. M.) en 1996.