Guy de Rougemont

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1935 – Montpellier 2021).

Élève de Marcel Gromaire, Guy de Rougemont s'est formé soigneusement de 1954 à 1958 à l'École des arts décoratifs. C'est d'abord à l'étranger qu'il se fait connaître à partir de 1962, à New York et en Espagne. Paris ne découvre qu'en 1967 un peintre qui a déjà défini son art comme totalement abstrait, très coloré et fondé sur la fragmentation. Lumière d'angle (1964), peint à l'acrylique, juxtapose des plages de couleurs au sein desquelles le peintre joue beaucoup des valeurs et des formes, dans leur majorité géométriques. Toute l'évolution de Rougemont va se faire dans le sens d'une rigueur croissante. Sur un champ uniforme, occupant tout ou partie de la toile, des aplats de couleur saturée ponctuent l'espace pictural, ne jouant que de la droite et de l'angle droit. Ce jeu si restreint offre pourtant des possibilités illimitées : Rougemont parle ainsi de " fragments ", de " non finito " et même de " lambeaux ". En face de ce travail si maîtrisé, Rougemont semble se donner un exutoire dans les techniques graphiques. La suite des Arabic Designs, poursuivie depuis 1982, ne contredit pas l'esthétique des acryliques mais reçoit vivacité et chaleur de l'usage des craies, des crayons, du pastel. Ce travail graphique l'a amené au design (table basse, tapis, tissus, assiettes, colliers). Il a aussi réalisé des œuvres monumentales (gare du R. E. R. de Noisy-le-Grand, 1976 ; environnement sur 30 km de l'autoroute de l'Est, 1977 ; aménagement de la place Albert-Thomas à Villeurbanne, 1982 ; pavement de l'esplanade du musée d'Orsay, 1986). La galerie Karl Flinker a organisé une rétrospective de son œuvre en 1980, et Pascal Gabert a montré en 1987, sous le titre parlant " de Lumières et autres travaux ", un important ensemble de ses travaux.