Diego Rivera

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre mexicain (Guanajuato 1886  – Mexico 1957).

Élève de l'École des beaux-arts de Mexico, il obtint une bourse pour achever sa formation en Europe (1908), travailla à Madrid, puis surtout à Paris, où il se lia avec Modigliani (Portrait de Diego Rivera, 1914, musée de São Paulo) et fréquenta le groupe des cubistes. Après une assimilation rapide de l'Impressionnisme et du Divisionnisme, il fut davantage retenu par un Cubisme synthétique proche de celui de Juan Gris (Paysage zapatiste, 1915 ; l'Architecte, v. 1916, Mexico, Musée national). Mais, en 1920-21, un séjour en Italie lui révéla Giotto, le décor mural et la fresque, et Rivera se désintéressa dès lors des solutions offertes par l'avant-garde parisienne. De retour dans son pays (1921), il devint le pionnier de la renaissance de la peinture mexicaine ; il chercha son inspiration dans la vie du peuple de souche indienne et adopta la technique du décor monumental précolombien (peinture à la détrempe et à la cire). Ses premières réalisations, en 1922-23 (amphithéâtre Bolívar à l'École nationale préparatoire), connurent un grand retentissement et furent suivies par beaucoup d'autres : École nationale d'agriculture de Chapingo (1926-27), ministère de l'Éducation publique (1927-28), ministère de la Santé publique (1929-30), Palais national (Histoire du Mexique, 1929-1935, 1945). En 1932-33, Rivera travailla aux États-Unis (comme ses compatriotes Orozco et Siqueiros), à Detroit, au Rockefeller Center, où il collabora avec Ben Shahn à une fresque consacrée aux travailleurs américains. Certains de ses motifs ornementaux sont empruntés au répertoire précolombien, et la stylisation relative des scènes et des personnages fit place rapidement à un réalisme vigoureux, qu'expliquent le souci d'un art social aisément accessible comme l'exaltation des vertus du terroir ou du machinisme nécessaire au xxe s. " Je voulais, dit Rivera, que mes tableaux soient un miroir de la vie mexicaine. " Le meilleur de son œuvre consiste également dans des tableaux de chevalet moins ambitieux, encore que de grand format, ayant pour thème l'existence du petit peuple et exécutés avec une franchise virile (la Broyeuse, 1926 ; Mère et enfant, 1935 ; le Marchand de fleurs, 1935, musée de San Francisco). Les dernières grandes compositions de Rivera furent exécutées pour la Cité universitaire (1953) et pour un pavillon de la Sécurité sociale (Histoire de la médecine, 1955). Soigné à Moscou en 1956, Rivera put assister au défilé d'Octobre, qui lui a inspiré un beau tableau (Défilé pour l'anniversaire de la Révolution russe, 1956). L'artiste est notamment représenté au M. O. M. A. de New York (Agrarian Leader Zapata, 1931).