Martial Raysse

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Golfe-Juan, Alpes-Maritimes, 1936).

Il débute par une période de caractère informel et lyrique, mais, dès 1959, entreprend ses premières recherches à partir d'objets en matière plastique. Participant à la fondation du groupe du Nouveau Réalisme, il expose aux diverses manifestations organisées sous ce vocable. L'Hygiène de la vision, qu'il propose à la Biennale des jeunes en 1961, inaugure une série de recherches tendant à spécifier le caractère réaliste et baroque de notre société de consommation. En isolant des objets de la vie courante, il cherche moins à concrétiser une attitude mentale de caractère dérisoire qu'à traduire un certain merveilleux moderne jusque dans son mauvais goût. Son environnement Raysse-Beach, à partir de montages photographiques, d'objets manufacturés et de néons, qu'il présente en 1962 au Stedelijk Museum d'Amsterdam, amorce les recherches ultérieures, qui l'éloignent catégoriquement de la peinture de chevalet. Parvenu à une grande célébrité vers 1965-66 avec ses portraits féminins et ses baigneuses inspirés des magazines de mode, ses interprétations en couleurs tendres et fraîches de tableaux d'Ingres ou de Gérard, ses " sculptures " en néon (America, America, 1964, Paris, M. N. A. M.), il se retire brusquement en 1968 du devant de la scène artistique, se consacre pendant un temps à la réalisation de films puis entreprend une œuvre plus confidentielle, davantage repliée sur l'univers intime du peintre : Six Images calmes, 1972 ; série d'objets-fétiches " Coco Mato ", 1974 ; séries " Loco Bello " et " Spelunca " (1976-1978) à thèmes méditerranéens et virgiliens, campagnes fertiles habitées de dieux anciens et modernes ; portraits et nus. Une exposition a été présentée à la G. N. du Jeu de Paume à Paris (1992-1993), montrant notamment à travers des œuvres récentes et monumentales un retour à la figuration (les Deux Poètes, 1991 ; le Carnaval à Périgueux, 1992). Raysse pratique aussi la sculpture (Liberté chérie, 1990 ; Ric de Hop la Houppe, 1991).