Bernard Rancillac

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et graveur français (Paris 1931 – Malakoff 2021).

Il abandonne tôt le professorat de dessin pour se consacrer exclusivement à la peinture et à la gravure. Il travaille en 1958 à l'atelier de Hayter et participe à de nombreuses manifestations en proposant d'abord des œuvres figuratives (gal. Saint-Placide), puis informelles (gal. le Soleil dans la tête). En 1963, il découvre un style personnel et percutant qui lui vaut d'être remarqué. Il se distingue alors par un ton nouveau de verdeur, de franchise graphique et de liberté, qui conjugue heureusement l'héritage de Cobra et les premières aspirations d'une peinture que l'on baptisera bientôt " pop art " (Un tour de clef, 1964). Rapidement, son style évolue dans l'esprit de la bande dessinée, à laquelle il emprunte, à la suite de J. Johns, Rauschenberg, Lichtenstein et Warhol, ses effets de découpage et même ses personnages ( Journal intime d'un pied, 1965 ; Où es-tu ? Que fais-tu ?, 1965). Il adapte ainsi des techniques extrapicturales et les codifie suivant un registre humoristique qu'il abandonne v. 1966 pour élaborer, à partir de documents directement empruntés au domaine de l'information (photographies de magazines), un monde dont il accentue la froide objectivité en y introduisant bientôt des éléments de matière plastique (le Dîner des collectionneurs de têtes, 1966 ; Les Gardes rouges défilent, 1966, Paris, M. N. A. M. ; Ombre et lumière sur cheval, 1967 ; Bloody Comics, Chili, 1977, musée de Dole). Outre sa participation à la Biennale de Paris (où il obtient un prix en 1963) et à de nombreuses manifestations internationales, il a exposé à la gal. Mathias-Fels ( Jazz : la contrebasse de Mingus, 1974), et deux rétrospectives lui ont été consacrées, par le musée de Vitry (1969) et par le musée de Saint-Étienne (1971). En 1985, il a présenté des travaux récents au pavillon des Arts (Paris). Après une série d'œuvres inspirées du magazine Cinémonde (les Yeux de Viveca Lindfors, 1986), Rancillac continue d'explorer le monde. Mickey, dit-il, est un agent de la C. I. A. Il est représenté en France et dans les musées de Göteborg, de Rotterdam et d'Ostende.