Auguste Raffet

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et illustrateur français (Paris 1804  – Gênes 1860).

Il débuta comme décorateur de porcelaine, puis entra en 1824 dans l'atelier de Charlet, qui lui enseigna la lithographie. Il entreprit alors les séries de planches qui établirent sa célébrité. Sa vie durant, il ne cessa de pratiquer cet art en poursuivant une carrière de peintre. Élève de Gros à partir de 1829, il échoua au concours pour le prix de Rome en 1831. Ses débuts avaient été fortement influencés par Charlet, Horace Vernet et Bellangé, mais il trouva vers 1830 une expression plus personnelle. S'abandonnant à son inspiration, il peignit avec brio des tableautins et, dépassant la scène de genre, atteignit parfois à une réelle grandeur épique. Dans ces œuvres, le plus souvent suscitées par son admiration pour Napoléon, il joignit les qualités d'une imagination visionnaire à celles d'un œil observateur, donnant à ses évocations une apparence de " chose vue " (Épisode de la retraite de Russie, 1856, Louvre). L'avènement du second Empire vivifia encore son culte napoléonien. Accompagnant les armées dans la guerre d'Italie, Raffet voulut voir dans cette campagne la continuation des victoires impériales. Intimement lié depuis 1837 avec le prince Demidov, il parcourut en sa compagnie l'Orient et une grande partie de l'Europe. Il rapporta de ces voyages des études de paysages, traitées " sur le motif " dans un sentiment réaliste, qui constituent un fonds documentaire important (exemples au cabinet des Dessins du Louvre).

Son œuvre graphique commence v. 1830 avec des lithographies qui le rendirent populaire : les Adieux de la garnison, le Bal, la Revue, Lützen, Waterloo (1830-31). Raffet illustra les chansons de Béranger, la Némésis, Bonaparte en Égypte, les Journées de la Révolution, les œuvres de Chateaubriand, l'Histoire de Napoléon par Norvins et l'Histoire de la Révolution française de Thiers, tout en continuant à produire des compositions isolées, comme ses Grognards, son Bataillon sacré de Waterloo, sa fameuse Grande Revue ou la Nuit du 5-Mai (1848). Puis il se fit l'historiographe du Siège de Rome, de la Campagne d'Italie de 1859, et publia des albums sur des expéditions dirigées par le prince Demidov dans les principautés danubiennes, la Crimée, les côtes d'Espagne (1837 et 1849), et dans lesquelles il l'accompagna. Parmi les autres ouvrages qu'il illustra (plus de quarante), on cite le Plutarque français (1847), les Girondins (id.), le Peuple de Paris en février 1848 (1848), Walter Scott de Defauconpret (1855).