Pseudo-Félix Chrestien

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre néerlandais ?(actif en France, dans la région d'Auxerre, en 1535 et en 1537).

Selon une tradition ancienne, Félix Chrestien aurait été l'auteur du Retable de sainte Eugénie (église Saint-Pierre-ès-Liens, Varzy) et d'une Lapidation de saint Étienne (cathédrale d'Auxerre) : autour de ces deux tableaux, quelques historiens groupèrent d'autres œuvres. Des documents retrouvés par Jacques Thuillier permettent d'affirmer que Félix Chrestien, chanoine érudit, ne fut vraisemblablement jamais peintre ; les œuvres rassemblées sous son nom sont, visiblement, de mains différentes. On s'accorde donc, aujourd'hui, à attribuer à un même artiste, baptisé le " Pseudo-Félix Chrestien ", le Retable de sainte Eugénie (1535), le Moïse et Aaron devant Pharaon (1537, Metropolitan Museum), la Descente dans la cave (1537, Francfort, Städel. Inst.). Ces tableaux furent tous peints pour les Dinteville par un artiste assez jeune, vraisemblablement d'origine septentrionale, comme semble l'indiquer une inscription en néerlandais sur le Retable de sainte Eugénie, où apparaît probablement son portrait. Le style de cet artiste, assez proche de celui de Lambert Lombard, révèle, avec une tendance italianisante, l'influence du milieu français, préoccupé de perspective. Le Pseudo-Félix Chrestien possède de remarquables qualités de portraitiste (un Portrait d'homme, à l'antique, au Louvre, paraît aussi en témoigner).