Enrico Prampolini

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Modène 1894  – Rome 1956).

Marqué par Ballà et Boccioni à Rome, il participe, très jeune, dès 1913, au Futurisme. Avec Fillia, il fonde et dirige les revues futuristes les plus importantes : La Città nuova, Vetrina futurista, Stile futurista, Città futurista. Son œuvre critique se développe parallèlement à son activité picturale, qu'elle complète (Scenotecnica, 1940 ; Picasso sculptore ; L'Arte polimaterica, 1944, où il élabore la théorie de l'introduction de matériaux nouveaux dans les tableaux). Prampolini évolue rapidement vers l'Abstraction. De nombreux séjours hors d'Italie, en particulier à Paris, le mettent directement en rapport avec les groupes d'avant-garde européens. L'artiste se lie avec les dadaïstes à Zurich, mais entretient surtout des rapports avec des mouvements plus engagés dans les recherches abstraites : à Berlin, aux Pays-Bas (contacts avec Théo Van Doesburg et De Stijl), à Paris avec le groupe de la Section d'or, puis Cercle et carré. Sensible à cette ouverture et sans cesse curieux de nouvelles expériences, il accueille les suggestions et les modèles stylistiques les plus divers : du purisme d'Amédée Ozenfant et Charles-Édouard Jeanneret (Prampolini signe avec Panaggi et Paladini le manifeste l'Art mécanique en 1923), jusqu'à l'abstraction la plus rigoureuse pour aboutir, vers 1935, à des recherches de matières différentes. Dans ses dernières œuvres, la structure abstraite est subordonnée aux recherches informelles (Animisme géométrique, 1952, Rome, G. A. M.).

Prampolini a eu pour but constant de dépasser les limites de la peinture de chevalet. Dans cette conception, issue du Futurisme, il s'est particulièrement intéressé à l'art de la scène : il présente à Paris en 1925 le " Teatro magnetico ", où l'acteur est remplacé par un jeu de lumière, et met en scène peu après la pièce les Trois Moments (1927, Paris, théâtre de la Madeleine), pantomime futuriste où les personnages se trouvent être des éléments mécaniques (ascenseur, ventilateur, phonographe). Il a exécuté des décorations monumentales, ainsi que l'architecture des pavillons futuristes à Turin (1928) et à la Triennale de Milan (1933) et présenté les premiers ameublements futuristes à la Maison d'art italien à Rome en 1916. Une grande rétrospective de son œuvre a été organisée à la G. A. M. de Rome en 1961. L'artiste est surtout représenté dans les principaux musées d'art moderne italiens, en particulier à Rome, ainsi qu'au musée de Grenoble (Scaphandrier des nuages, v. 1930). Prampolini est avec Fortunato Depero l'artiste le plus important du Second Futurisme.