Alfred Pellan

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre canadien (Québec 1906  -Laval, Québec, 1988).

Il fit ses études à l'école des Beaux-Arts de Québec (1920), fut très tôt connu et, ayant reçu une bourse du gouvernement provincial, partit étudier à Paris en 1926. Il y rejeta assez vite l'enseignement traditionnel et académique de l'école des Beaux-Arts, se liant au contraire aux milieux plus avancés. Il exposa en 1935 avec le groupe Forces nouvelles. Sa peinture assimile alors la leçon de Picasso (Jeune Comédien, v. 1935, Ottawa, N. G. of Canada), ce qui n'exclut pas des tendances plus modernistes, ouvrant vers l'abstraction (la Fenêtre ouverte, 1936, Toronto, Université). Il revient au Canada en 1940, s'établit à Montréal (1941) et y est nommé professeur à l'école des Beaux-Arts (1943). Il y expose avec les indépendants réunis par le père Couturier, dont il avait fait la connaissance à Paris et qui le remet en contact avec Léger. L'influence de ce dernier est manifeste dans la peinture de Pellan à cette époque (Quatre femmes, 1945, Montréal, Musée d'art contemporain). Pellan joue par ailleurs un rôle primordial dans les milieux artistiques d'avant-garde du Canada, s'opposant en particulier à Borduas et précipitant l'effondrement de la Contemporary Art Society en soutenant officieusement la création du groupe " Prisme d'yeux " contre les automatistes. Il séjourna de nouveau en France en 1952-1955, le musée d'Art moderne de Paris lui consacrant une exposition à son départ et celui de Montréal une rétrospective l'année suivante. Il s'oriente alors vers une peinture très colorée, d'inspiration surréaliste (la Chouette, 1954, Paris, M. N. A. M.). On lui doit également de grandes décorations murales pour divers bâtiments publics canadiens (Winnipeg International Airport, 1963 ; National Library of Canada à Ottawa, 1965-1968).