Bernardo Parentino ou Bernardino Parentino ou Bernardo da Parenzo ou Bernardino da Parenzo

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (documenté à Mantoue et à Padoue dans la seconde moitié du xve siècle).

Originaire de Parenzo en Istrie, il se relie au courant pictural padouan, qui, né dans l'atelier de Squarcione, subit très fortement l'ascendant de Mantegna ; il a sans doute connu à Ferrare ou à Bologne l'œuvre d'Ercole de' Roberti, et certainement le milieu vénitien. Il fit carrière à Padoue après avoir travaillé à Mantoue au service de Francesco II Gonzaga et termina sa vie à Vicence. Son art, curieux, témoigne d'un style chargé, tout en plis et en gaufrements compliqués. Par son graphisme très affirmé, son goût anecdotique (Musiciens, Berlin), il n'est pas sans présenter des affinités expressives avec les peintres des Pays-Bas, comme dans la Tentation de saint Antoine (Rome, Gal. Doria Pamphili). Qu'il suive directement ou non l'exemple de Mantegna (Adoration des mages, Louvre), on retrouve dans ses œuvres, tel le Christ rédempteur entre saint Augustin et saint Jérôme (Modène, Gal. Estense), dans ses fresques fragmentaires du cloître de S. Giustina à Padoue (Vie de saint Benoît, 1489-1494), l'intérêt pour les formes anguleuses, présent chez tous les disciples de Squarcione ; mais une tendance à miniaturiser, la volonté narrative, un singulier mélange de réalisme et de symbolisme, atténuent la puissance des images dérivées de Mantegna. La subtilité de l'exécution et parfois un sentiment du fantastique fort original (Scène de miracle, Venise, coll. Cini) lui assurent cependant une place privilégiée dans l'univers poétique issu du " squarcionisme ".