Gina Pane

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste française (Biarritz 1939  – Paris 1990).

Gina Pane fréquente l'École des beaux-arts de Paris et l'atelier d'Art sacré de 1961 à 1963. Elle s'inscrit dans le milieu de l'art à partir de 1967 à travers une série d'actions et de performances avec son propre corps comme seul médium. L'une des premières actions, Pierres déplacées, consista en 1968, en pleine nature dans la vallée de l'Orco en Italie, à déposer au soleil un tas de pierres, resté jusque-là dans l'ombre. Par la suite, Gina Pane se consacrera essentiellement aux actions corporelles. Le corps blessé et douloureux se révèle dans l'expérience physiologique et psychologique des limites, en temps et lieux déterminés, jusqu'au dépassement des interdits sociaux, sexuels et religieux. L'œuvre de Gina Pane évolue d'une dramatisation de la réalité — à travers les performances de 1967 à 1971, où le riz, le lait, la viande sont ingérés, et le sang, répandu — vers des travaux d'installations et de photographies qui, réalisés à partir de 1981, sont les traces symboliques de ses actes. En 1978, Gina Pane crée un atelier de performance au Centre Georges-Pompidou à Paris. Au cours des années 80, elle a mis en scène, à l'aide de pièces réparties dans l'espace et au mur, les images et les symboles propres au langage des corps souffrants et mutilés dont l'histoire de l'art porte les témoignages les plus exemplaires (scène de martyres, de l'Ancien et du Nouveau Testament, de la Légende dorée). Les matériaux choisis par l'artiste — bois, fer, verre, cuivre — produisent des énergies et des concepts dichotomiques et complémentaires à la fois (chaud/froid, opaque/transparent, chair/esprit, visible/invisible).