Nam Jun-paek, dit Nam June Paik

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste coréen (Séoul 1932-Miami 2006).

Il quitte la Corée en 1949 pour Hongkong puis Tōkyō. Étudiant jusqu'en 1956 en esthétique, en histoire de l'art et en musique à l'université de Tōkyō, il gagne l'Allemagne en 1956-1957. Il y rencontre Stockhausen, qui l'initie à la musique électronique, puis John Cage avec lequel il participe aux Concerts Fluxus. Il y concevra des événements audiovisuels. " Klavier integral " (1958-1963) est le résultat d'une action au cours de laquelle des bruitages d'objets quotidiens (téléphone, réveil, alarme) se confondent avec les sonorités d'un piano altérées par sa destruction partielle. Il séjourne aux États-Unis à partir de 1964 et y crée de nombreuses pièces audiovisuelles ou vidéo-sculptures avec Charlotte Moorman. La télévision n'est plus un médium mais un outil permettant d'expérimenter de nouvelles formes de langage. Avec " T. V. Garden " présenté en 1978 au M. N. A. M. de Paris, Paik propose différents points de vue d'une même scène en soulignant l'illusionnisme des images dites réelles. Au cours des années 80, Paik a développé la diffusion par satellite des images de ses performances, entreprise depuis 1977. Il a également produit des installations spectaculaires de téléviseurs (" Cargo Cult " à la Biennale de Paris en 1989) ainsi que des pièces titrées " Faily of Robot ", construites avec humour. Compositeur, performer, vidéaste, Paik porte un regard de philosophe sur l'incidence des nouveaux moyens de communication sur la culture contemporaine (Danton, 1989, 12 téléviseurs et 1 lecteur laser), entre Orient et Occident. Une exposition, " les Années 90 ", lui est consacrée aux États-Unis (San José, Museum of Art) en 1996.