Johann Friedrich Overbeck

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Lübeck  1789  – Rome  1869).

Dès l'âge de seize ans, il commence ses études chez Joseph Peroux à Lübeck. Puis, en 1806 il visite Hambourg, connaît Runge et Tischbein, entre à l'Académie de Vienne, où il subit l'influence d'Erberhard Wächter. En 1809, il fonde avec Franz Pforr, qui deviendra son ami et dont il exécute le portrait en 1810 (musées de Berlin), et avec d'autres artistes la gilde de Saint-Luc, qui s'oppose au Classicisme académique. En 1809, avec d'autres membres de la gilde, il se rend à Rome, où les artistes s'installent dans le couvent abandonné de S. Isidoro, sur le Pincio, grâce au directeur de l'Académie de France. À l'exception d'un séjour en Rhénanie en 1831, il réside en Italie jusqu'à sa mort. Il a collaboré aux fresques des Nazaréens à la Casa Bartholdy (Joseph vendu par ses frères, 1816-17, auj. musées de Berlin) et au Casino Massimo à Rome (1817-1827). En 1829, il exécuta pour la façade extérieure de la chapelle de la Portioncule dans la basilique S. Maria degli Angeli, près d'Assise, une fresque, le Miracle du rosaire de saint François. Il a créé d'autres œuvres importantes : Italia et Germania (1811-1828, Munich, Neue Pin.), l'Entrée du Christ à Jérusalem (achevée en 1824, autref. à Lübeck, Marienkirche, détruite en 1942) et le Triomphe de la religion dans les arts (1840, Francfort, Städel. Inst.). Les musées de Berlin conservent la plus grande partie de ses dessins. Parmi les Nazaréens, Overbeck fut, avec Cornelius, la plus riche personnalité. Son style s'apparente étroitement à celui des maîtres du début de la Renaissance, en particulier Fra Angelico, Pérugin, Raphaël dans sa jeunesse (le Christ, Marthe et Marie, 1812-1816, musées de Berlin), mais il s'éloigne de ses modèles par une certaine uniformité, qui devient de plus en plus monumentale dans ses compositions équilibrées aux volumes pleins. Dans l'œuvre d'Overbeck, à côté de portraits (Autoportrait, 1809, musée de Lübeck ; Portrait de sa famille, 1820-1830, Lübeck, Behnhaus), les thèmes religieux l'emportent (l'Incrédulité de saint Thomas, 1851, Schweinfurt, coll. Schäfer), et l'influence de l'artiste fut immense sur la peinture d'église (qui fut souvent de qualité médiocre) de la seconde moitié du siècle.