Lelio Orsi

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Novellara 1508 ? –id.  1587).

Les documents permettent de suivre son activité de peintre à partir de 1536, à Reggio Emilia, où il est appelé pour décorer les arcs triomphaux érigés pour l'entrée d'Ercole II d'Este. En 1546, accusé de complicité dans le meurtre du comte Bojardi, il est banni de Reggio et se réfugie à Novellara, auprès d'Alfonso et Camillo Gonzaga, qu'il accompagne en 1553 à Venise, puis à Rome. Des fragments de fresques exécutées à cette époque à la Rocca di Novellara sont conservés à la Pin. Estense de Modène (Deucalion et Pyrrhée ; Rapt de Ganymède). La présence d'Orsi à Rome (fresque pour l'Oratorio del Gonfalone) est signalée de décembre 1554 à octobre 1555. En 1561-62, l'artiste peint à fresque l'intérieur de S. Maria del Carmine, à Novellara (détruite en 1773). À partir de 1567, il est de nouveau à Reggio, où il est chargé, en 1583, de fournir des cartons pour les fresques du chœur et de la coupole de S. Prospero, qui doivent être exécutées par Federico Zuccaro (projets peut-être achevés par le Bolonais Camillo Procaccini).

Aucun document ne permet d'établir quelle a pu être la formation du peintre, mis à part la mention d'un certain Bernardino Orsi, apparemment un cousin, dont il existe une peinture signée et datée de 1501 dans la cathédrale de Reggio. Lelio Orsi passe également pour avoir été l'élève de Corrège ; en tout cas, il a été marqué par ses œuvres tardives, en particulier entre 1540 et 1555 (Sainte Marguerite, Crémone, Museo Civico ; Nativité, musées de Berlin), ainsi que par celles de Parmesan et de Mazzola Bedoli. Giulio Romano et plus tard Michel-Ange (dont il demandera des dessins d'après la Conversion de saint Paul de la chapelle Paolina au Vatican) semblent être les deux artistes qui ont exercé la plus grande influence sur son développement. La seule œuvre datée de Lelio Orsi est le dessin de la Madonna della Ghiara, daté de 1569, conservé dans l'église du même nom, à Reggio Emilia. On lui a attribué également une frise en grisaille, au château de Querciola (Reggio Emilia). Parmi les peintures les plus significatives de son génie singulier, épris de distorsions, de luisances étranges et d'une authentique poésie maniériste, on peut citer Saint Georges et le Dragon (Naples, Capodimonte), le Sacrifice d'Abraham (id.), les Pèlerins d'Emmaüs (Londres, N. G.), l'Apparition d'un ange à sainte Cécile et saint Valérien (Rome, Gal. Borghèse). On lui attribue une curieuse Allégorie de la Passion (Naples, Capodimonte) où le Christ est entouré d'une multitude de croix. Le Louvre, les Offices, les musées de Lille et de Besançon conservent une série de dessins de frise, à motifs humains et végétaux, d'une très belle qualité. Ses peintures sont en général de petites dimensions.