Antoine Mortier

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre belge (Saint-Gilles 1908-Bruxelles 1999).

Il travaille d'abord dans un atelier de sculpture ornementale (1923-1928), puis acquiert une formation de peintre à l'Académie de Bruxelles et à celle de Saint-Joost-ten-Noode, près de Bruxelles. À ses débuts, il retint de Brusselmans une leçon de structure (Jeune Femme au chandail jaune, 1942) qui le conduisit rapidement à élaborer un style où les motifs se résolvent en grands signes sombres, en formes denses et brèves (D'après un nu, 1953, Bruxelles, M. R. B. A.) qui font de lui le pionnier de l'Action Painting en Belgique. Cette expression originale évoque parfois un Permeke poussé à la limite de l'Abstraction (Tête, 1952 ; Léontine, 1970). Vers 1954, Mortier abandonna les repères figuratifs ; le noir, toujours privilégié, devint l'ordonnateur de puissantes et dynamiques compositions (Dans le silence, 1960), d'une facture plus souple, peints à larges coups de brosse beiges, bruns, noirs (Accord, 1961, Bruxelles, M. R. B. A.). En 1967, il se fait construire un atelier dans le Brabant wallon (Piétrebois). C'est dans une atmosphère plus tendue que se développe l'œuvre des années 1970, créant, par la présence des formes sombres étalées en amples coups de pinceau, un climat d'irréalité. Depuis la fin de cette décennie, Mortier exécute des formes plus clairement modulées, plus ou moins géométriques, avec des rondeurs et des côtés anguleux (Ultimo, 1984). Des expositions de son œuvre ont eu lieu à Bruxelles, en 1969, au Palais des Beaux-Arts et en 1986 au M. R. B. A. Il est représenté dans les musées belges et à La Haye, São Paulo, Buffalo et New York (Guggenheim Museum).