Henry Moret

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Cherbourg 1856  – Paris 1913).

Après des études artistiques menées simultanément aux Beaux-Arts, à Paris, en 1876, et chez Ernest Corroller à Lorient, il retourne définitivement peindre la mer en Bretagne : d'abord au Pouldu, dès 1881 ; mais il ne semble faire la connaissance de Gauguin et d'Émile Bernard qu'en 1888-89, lors de séjours à Pont-Aven (Paysage de Pont-Aven, vers 1889, Quimper, musée des Beaux-Arts). Gauguin juge sévèrement cet imitateur prudent. Si ses couleurs, d'ailleurs, et ses cernes sont bien d'un style symboliste, sa touche reste fragmentée. Curieusement, c'est après leur séparation que l'influence de Gauguin se fera le plus sentir, dans de belles toiles aux roses et ocres haussés : Île de Houat (1893), le Roulage au Pouldu ou la Prairie rose (1894), Vue de la rade de Lorient. À partir de 1895, sous l'influence du marchand Durand-Ruel, qui écoule ses toiles vers les États-Unis, il retourne à un style plus proche de Claude Monet, bien qu'avec des formes qui restent très architecturées, sous la touche désordonnée, et des verts acides. Il s'installe en 1896 à Doëlan (ou Doueland, Finistère) : Neige à Doëlan (1898, Genève, Petit Palais) ; la Houle de Pen-Men (1896), l'Île de Croix (1897), et en 1912 peint les côtes de la Manche. De passage à Paris en 1913, il est terrassé par la tuberculose. En 1983, la salle Drouot mettait en vente plus de deux cents dessins, fusains et aquarelles, et le musée de Pont-Aven lui a consacré une grande exposition rétrospective en 1988 ; le musée de Brest possède de nombreux croquis de lui.