Pierre Molinier

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Agen 1900  –Bordeaux 1976).

Élève chez les jésuites, Molinier s'initie très jeune au dessin et à la peinture sur le motif. En 1936, sa création affirme une mutation essentielle : il se tourne vers une peinture figurative où il développe une symbolique personnelle— peinture sulfureuse portée par un chromatisme précieux et la nervosité de la ligne. Le thème récurrent de l'androgyne originel renvoie à la perte et à la transgression de toute identification sexuelle. En 1951, le Grand Combat est censuré au Salon des Indépendants de Bordeaux. Déterminante, sa rencontre avec Breton, en 1955, l'intègre au groupe surréaliste. Les photomontages, auxquels il travaille à partir de 1966, poursuivent cette veine subversive par le recours au fétichisme sadomasochiste (Mes jambes, 1967, Paris, M. N. A. M.) et au travestissement (série Autoportrait, 1966-1970). Si cette œuvre a pu être rapprochée de celle d'un Bellmer ou d'un Gustave Moreau, c'est cependant sa singularité qui la distingue.